samedi 25 décembre 2010

Wake up the happiness

Cette soirée représente beaucoup, pour moi. Je l'attends avec impatience, parce que ses yeux m'ont manqué, le printemps qu'ils contiennent, ce nouveau souffle qu'ils m'ont donné. Je veux y voir cette fièvre, sa hâte de m'enlacer et de m'embrasser.

Deux semaines.

Sa voix au téléphone m'avait paru tellement proche. J'ai senti qu'il avait besoin de mon affection. Que je lui manquais vraiment. Et je ne crois pas me jeter de la poudre aux yeux (?). 

jeudi 23 décembre 2010

mercredi 15 décembre 2010

PLEASE KEEP THEM AWAY FROM ME.
AND FROM YOU.
PLEASE.

samedi 11 décembre 2010

I'm giving up.

Je savais la tension qu'il y avait entre lui et eux. Elle ne m'atteignait pas, parce que je ne l'avais jamais ressentie. Et aujourd'hui, je l'ai sentie. Ou plutôt, elle m'a giflée. Assis dans leur salon, ils me disent "Salut" sans même me regarder, et elle, elle fait "Ah salut" en me détaillant du regard ; je le connais ce regard de fille, qui vous examine de haut jusqu'en bas en un quart de seconde. Et quand nous descendons je me sens mal. Je retiens avec peine mes larmes. Ce n'est pas juste. Je ne mérite pas ça, ces choses qu'ils disent dès que nous sommes partis, je n'ai rien fait que l'aimer, et si c'est mal, alors je n'ai rien compris au monde. Nous ne sentons jamais la pression de l'air, qui pourtant est énorme ; cette après-midi, j'ai pris tout ce poids dans la poitrine, d'un coup. Je n'imaginais pas, je ne comprenais pas son malaise à lui, maintenant je le partage entièrement. Et ça me fait du mal.

mardi 23 novembre 2010

"Do ut des"

Si l'on arrêtait de se punir d'aimer la vie.
Si l'on tirait un trait.

Les Grecs avaient raison, la plus grande des vertus est la sophrosynè, la tempérance, savoir jeter un regard juste sur le monde, sur soi, sur les autres. J'essaye de l'acquérir, et je m'apaise ; si les émotions ne me frappent avec moins de violence, je ne fais plus de bleus. J'avais tellement peur que ma vie ne suive aucun chemin. "Pourquoi te priver des ces bonheurs-là ?". Par bêtise ou par peur. Pour moi, j'avais tracé un Cardo maximus et un Decumanus, découpé soigneusement des insulae ; et puis quoi ? Rome est aussi tombée un jour, ça ne veut rien dire. Je ne fais pas la même erreur, j'accepte la réforme agraire de Tibérius Gracchus et je donne la citoyenneté à l'imprévu, la guerre civile n'aura pas lieu. 

Peut-être devrais-je faire de l'histoire ancienne ?

dimanche 21 novembre 2010

vendredi 12 novembre 2010

Hello, my name's Ted Mosby.

Yes, I'm Ted Mosby. I'm seeking the real love, the true love, the big love. I want to live the kind of story that Marshall and Lilly are living. I want a dream wedding, I want kids, I want romantic moments. I want all these romantic craps and some "I love you". 

I can't have this. Right now. 
I'll have that. One day or another.

mardi 9 novembre 2010

SOLVE ET COAGULA

Pourquoi ne plus écrire ? Parce que quand je suis heureuse, je n'écris pas.
J'éprouve son absence, mais pas aussi violemment que je l'imaginais ; peut-être que cette vieille habitude, qui a quand même duré quatre ans, s'est vite réinstallée. Alors, comme on ne peut pas oublier comment nager ou faire du vélo, on n'oublie pas comment attendre. Ou peut-être parce que cette attente-là n'est que celle entraînée par la distance physique, qu'elle est solvable, qu'elle n'est pas cette distance mentale qui s'ouvrait un peu plus chaque jour, le désespoir, essayait de se rapprocher, encore, ne pas lâcher prise et ne pas y arriver. A ce moment-là, j'avais un "je t'aime" à la fin de chaque sms, et autant que j'en désirais ; et pourtant, aucun ne me suffisait. Il manquait.   . L'équation que je n'ai jamais résolue. Je ne sais pas ce qu'il manquait. Et les larmes qui me montent aux yeux. 


Parce qu'aujourd'hui encore, il manque quelque chose. Changer le plomb en or est une activité difficile, et je suis en pleine oeuvre au noir. Je saigne du nez. Le sang du labeur ? Je ne perds pas espoir et c'est mon droit. Je serais peut-être Nicolas Flamel.


La violence d'un coeur qui bat quand il sait que ce qu'il attend arrive bientôt.
La violence de mon coeur qui bat parce qu'il sait que demain, je serai dans ses bras.


J'écris mal quand je suis heureuse.
L'écriture vient du poison bleu marine distillé dans mes veines par la sourde tristesse et le lourd désespoir. Le bonheur n'est pas inspirant. Il n'y à rien à dire sur lui, il y a juste à le vivre.

dimanche 24 octobre 2010

It will be legend...Wait for it...dary !

Je crois que j'ai eu ce que Nietzsche appelait une expérience d'éveil, une expérience non pas d'impuissance mais de non-puissance face à la vie ; quelle différence entre impuissance et non-puissance ? L'impuissance fait de nous des êtres passifs et assimilables à un destin, engloutis en lui, et je ne crois pas au destin. La non-puissance, c'est ne pas pouvoir lutter contre la contingence de la vie : aussi faut-il l'accepter et l'apprivoiser. Et si j'invente l'opposition des deux termes, je crois que c'est bien ce que Nietzsche voulait dire. Ma rupture avec Loic fut une longue agonie de six mois, et quand ce fut fini, j'étais morte : pour cela je me suis coupé les cheveux, dans beaucoup de culture c'est un signe de deuil, signifiant qu'il y a au une rupture et que seule le temps pourra l'effacer et redonner à la chevelure leur longueur d'Avant. Mais elle ne fut vraiment expérience d'éveil que lorsque je perdis la plus grande part de l'amour de Frédéric et que la souffrance fut totale, fut la mort. Ce n'est qu'alors que je me rendis compte que je ne pouvais plus vivre de cette façon, selon ces schémas destructeurs que j'avais intégré avec peine dans une relation longue de quatre années et qui avait réduit mon corps à néant jusqu'à une sorte de neurasthénie intellectuelle. Alors oui, j'ai changé ; Frédéric m'a changée. J'apprends à ne plus m'enfouir dans ce cercle vicieux et contradictoire d'une vision du future partagée entre idéalisation -espoirs monumentaux- et angoisse -spleen, canapé bleu marine-, les deux extrêmes qui ne peuvent s'entendre et déchirent l'âme, puisqu'aucun de l'emporte sur l'autre et ne rassure donc. Je change : la couleur de me cheveux, mon attitude envers les autres, ma capacité à prendre des risques, ma façon de voir ma relation amoureuse. La vie, dangereuse et incertaine, je décide qu'elle me plaît comme elle est ; c'est l'éveil à tout ce qui est profondément inutile et tout ce qui est essentiel, l'éveil philosophique en quelque sorte, et Epicure serait fier de moi. Maintenant, je ne veux que faire confiance à l'avenir, le laisser venir, avec toute l'instabilité que la notion même de futur contient : παντα ρει disait Héraclite. Je vais reprendre le piano, autant que je peux en le faisant seule, et je vais aller voir un psychiatre pour synthétiser, parler de mes cauchemars et de mes nouveaux articles philosophiques nés après lecture de Philosophie Magazine, et peut-être abattre les derniers -et non les moindres- de mes blocages. Et si, après quelques verres désormais je lui dis que je veux croire qu'il va se rendre compte, que tout peut changer, PEUT, pas doit mais PEUT, et cet espoir suffit, si petit et contingent qu'il soit, c'est justement parce que j'ai envie d'y croire, d'arrêter d'osciller entre niaises espérances et angoisse de la déception. Alors je te dis, puisque tu liras cela : viens dans mes bras, viens me faire un câlin, dis-moi juste que tu es bien comme je le suis et que tant que ce calcul peut se faire, alors ça continuera. That's all I want, can you give it to me ? Je crois que oui, alors faisons ça, cela me plaît.

EVEIL.

samedi 23 octobre 2010

I've turned the page.

J'aime être dans tes bras, c'est rassurant, c'est chaud, c'est doux et tranquille. J'ai le coeur qui s'apaise au fur et à mesure du temps que je passe avec toi. Audrey m'a dit ce matin "Waouh, comme tu as changé depuis l'année dernière", et c'est vrai. Car quand Juliane me demande si je pense que tu es l'homme de ma vie, je lui réponds "Je ne sais pas, pourquoi pas, on verra, j'aimerais bien" et mon âme n'est pas lourde comme une tenture de velours pleine d'eau de pluie, elle est légère, ça ne lui fait pas de peine, elle ne se pose pas la question. Assez de prise de tête, cet étau qui me comprime m'a trop déchirée déjà. Vivre d'abord, et ce n'est pas une mince affaire en soi !

Faire des câlins, attendre que tu arrives, prendre le petit-déjeuner en regardant des dessins animés, danser dans ma cuisine, s'embrasser, s'exprimer par onomatopées. Ca, c'est un Nous, et je l'aime plutôt bien comme il est.

jeudi 21 octobre 2010

Ce soir tu seras fier de m'avoir à ton bras.

mardi 19 octobre 2010

About us.

"Je sais qu'il manque parfois l'étincelle,
Mais je sais qu'il ne nous manque pas l'essentiel"

dimanche 17 octobre 2010

Je ne comprends pas pourquoi tu me le caches et pourquoi tu me réponds si froidement.

samedi 16 octobre 2010

Et les bras de Moïse furent levés jusqu'à la fin du jour.

"Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri".

Dans l'église, face à Jésus sortant du tombeau, je sais que j'ai trouvé une sorte d'apaisement. J'ai soigné mon malaise face à Loic, je n'ai plus cette gêne quand je lui parle ; la métamorphose suit son cours, elle est en bonne voie. D'abord il a fallut couper, et les cheveux tombe en même temps que quatre années laborieuses ; ensuite il a fallut s'ouvrir, peu à peu, et c'est la frange qui disparaît pour dégager le regard, source de vie, et l'esprit, source de lucidité, c'est arrivé un peu tard, ça a encore réussi à gâcher quelque chose, à emporter quelque chose dans sa chute pour mieux faire mal ; mais justement, arrive la dernière étape, il a faut changer de vision, abandonner le noir et blanc, le tout-bien ou tout-mauvais et la passer au prisme, alors on change la couleur des cheveux, et symboliquement c'est d'état d'esprit qu'on change.

De ce que nous avons discuté vendredi soir, je ne parlerai plus. Cela ne sert à rien d'autre qu'à créer une souffrance qui naît des mots qu'on prononce, parce qu'on ne sait pas dire l'entre-deux, et comme ce n'est pas tout rose on en déduit, à tort, que c'est tout noir. Pourtant c'est d'un beau violine : une couleur difficile à porter, mais tellement belle. Et puis, elle va très bien avec ma nouvelle couleur de cheveux.

"J'aime mieux, me dit maman, ça fait plus joyeux".


Bonjour je m'appelle Noémie, j'ai 19 ans, 8 mois, 9 jours, et comme les pays qui ont signé le protocole de Kyoto se sont engagés à réduire leur émission de CO2, je m'engage à réduire drastiquement mes émissions de larmes. Eh, ça ne le paraît pas, mais c'est la révolution.

jeudi 14 octobre 2010

Le canapé et la manzana.

Et si je décide d'être heureuse, définitivement cette fois ? "Laisser faire, laisser passer" mais version sentimentale. Abandonner toutes ces angoisses et ces peurs et apprécier. Juste apprécier. La chaleur de ses bras, les bisous dans le cou, son odeur, ses yeux de printemps. Attendre, ou plutôt non, pas attendre, le terme est mal choisi, il contient trop de suspend et de non-dit, plutôt se laisser aller sur la vague du temps qui passe, à son rythme, et qui décide de toute chose. Puisque rien ne peut nous dire de quoi demain sera fait, autant ne pas l'inventer trop en avance, cela fait toujours beaucoup trop de mal et de souffrance.

Et si je décidais d'être heureuse ?

dimanche 10 octobre 2010

The killer inside me

Je relis ces mots, ses mots, sur cette carte qui vient d'Annecy, et c'est le vide qui encore une fois s'empare de moi. Je ne lui manque pas. Pardonne-moi ces phrases que tu vas détester, mais il faut bien que ça sorte quelque part. Je ne peux pas toujours m'imploser parce que cela va te froisser. Hier soir au cinéma, les limites se sont comme écroulées, et j'aurais aimé l'embrasser, pour tout foutre en l'air ou pour qu'il se rende compte, que quelque chose se réveille à nouveau. Mais je ne suis pas comme ça, je ne suis pas ce genre de fille qui sait se faire désirer, envier, aimer ; comme l'a dit Guillaume, je ne suis pas une fille qu'on est fier d'avoir à son bras, et c'est la triste vérité. Et hier soir, seule dans mon lit, dans cette conversation fictive avec toi, je dis tout ce que j'ai sur le coeur et ça ne me soulage pas parce que l'instant d'après je pense le contraire de ce que je viens de dire. Je me sens perdue, attirée par un autre, peut-être seulement par dépit, ça m'est déjà arrivé tellement souvent, lâche de ne pas savoir. Il ne reste qu'à attendre.

vendredi 8 octobre 2010

La p'tite Lady, Vivien Savage - Ce que j'aimerais qu'un homme pense de moi.

Qu'est-ce qu'elle attend la p'tite lady gare Saint Lazare
qu'est-ce qu'elle me veut la miss avec ses yeux d'renard
derrière la voilette du chapeau avec une plume d'autruche
pour faire plus beau
he gratte-moi la puce que j'ai dans l'dos

Mais qu'est-ce que j'vois, qu'est-ce que j'peux faire qu'est-ce qu'elle est belle, la p'tite lady déguisée comme un arc-en-ciel
avec ses boots en peau d'serpent, ses collants rose fluorescents
sa mini-jupe en skaï et comme ça swingue sous son chandail

J'vais m'dévisser à force de la r'garder
il faut qu'j'lui dise que j'veux faire des bêtises
j'peux pas rester minable plus longtemps sans la brancher
car elle a comme un p'tit chat sauvage dans les yeux
qui ressemble au tatouage que j'ai dans l'coeur
Y a pas d'erreur

Qu'est-ce que c'est fou, qu'est-ce que c'est chaud c'que tu dégages
Si j'te l'dis pas tout de suite j'aurais pas tes images
mais j'vais pas laisser passer l'train
pour ce genre de voyage j'ai peur de rien
Hé Hé Hé qu'est-ce que tu bouges bien.

On dirait qu'le monde est à toi quand tu t'promènes
Sur ce quai d'gare, Cendrillon, tu marches comme une reine
Dans les yeux ces types qui traînent avec leurs blouses de fin d'semaine, et comme j't'imagine aussi givrée qu'une mandarine.

J'vais pas t'laisser partir avec un légionnaire en perm
J'vais pas t'laisser séduire par le premier marin qui traîne
j'vais pas t'laisser dormir toute seule si t'es libre ce week-end
car tu as comme un p'tit chat sauvage dans les yeux
qui ressemble au tatouage

J'vais pas t'laisser partir avec un légionnaire en perm
j'vais pas t'laisser séduire par le premier marin qui traîne
j'vais pas t'laisser dormir toute seule si t'es libre ce week-end
car tu as comme un p'tit chat sauvage

J'vais pas t'laisser partir avec un légionnaire en perm
j'vais pas t'laisser séduire par le premier marin qui traîne
j'vais pas t'laisser dormir toute seule si t'es libre ce week-end
car tu as comme un p'tit chat sauvage dans les yeux
qui ressemble au tatouage que j'ai dans l'coeur
Y a pas d'erreur.

dimanche 3 octobre 2010

Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry

C'est alors qu'apparut le renard.
-Bonjour, dit le renard. ..
-Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
-Je suis là, dit la voix, sous le pommier.
-Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli..
-Je suis un renard, dit le renard.
Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste... 
-Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé
-Ah ! pardon, Et Je petit prince.
Mais, après réflexion, il ajouta:
-Qu'est ce que signifie « apprivoiser » ?
-Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu!
-Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie « apprivoiser » ?
-Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
-Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie « apprivoiser »?
-C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens... »
-Créer des liens ?
-Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n' ai pas besoin de toi. Et tu n'a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
-Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
-C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses.
-Oh! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince. Le renard parut très intrigué :
-Sur une autre planète ?
-Oui.
-Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
-Non.
-Ça, c'est intéressant ! Et des poules ?
-Non.
-Rien n'est parfait, soupira le renard.
Mais le renard revint à son idée:
-Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince:
-S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il.
-Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de
temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
-On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. 
Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
-Que faut-il faire ? dit le petit prince. 
-Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près... 
Le lendemain revint le petit prince.
-Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après- midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai ; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur. Il faut des rites.
-Qu'est-ce qu'un « rite » ? dit le petit prince.
-C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.
Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche :
-Ah ! dit le renard... je pleurerai.
-C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal,
mais tu as voulu que je t'apprivoise...
-Bien sûr, dit le renard.
-Mais tu vas pleurer! dit le petit prince.
-Bien sûr, dit le renard.
-Alors tu n'y gagnes rien !
-J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
Puis il ajouta:
-Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.
Le petit prince s'en fut revoir les roses.
-Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
Et les roses étaient gênées.
-Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. on ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu' elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c' est ma rose.
Et il revint vers le renard :
-Adieu, dit-il...
-Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit
bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
-L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
-C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
-C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... lit le petit prince, afin de se souvenir.
-Les hommes ont oublié, cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...

-Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.

mercredi 29 septembre 2010

χρυσος πυρι ελεγχεται.

vendredi 24 septembre 2010

DIS ALITER VISUM

Si la souffrance rend prolifique, le bonheur aussi. Et l'espoir détesté devient l'espoir qui permet de continuer à vivre ce que l'on a bien voulu m'accorder de garder, par "ON" j'entends les dieux, Dieu, le destin, le hasard. Ce "ON", c'est ce marron dans sa coquille sur lequel je me suis jetée quand je l'ai aperçu, après en avoir cherché un sur mon chemin toute la semaine. Pourquoi avoir cherché un marron dans sa coque pleine d'épines ? Parce que le dernier jour où j'avais vu Frédéric, je lui avait dit que je les aimais parce qu'ils étaient tout neufs, tout brillants. Alors ils devenaient un symbole de lui, de ce garçon qui avait souri en m'entendant dire cela. Alors tant qu'il y a de l'espoir, même s'il se fait un jour douloureux, aujourd'hui il me permet de savoir ce que j'ai, d'en sentir toute l'importance et de ne pas demander, exiger plus. Non, ce n'est pas ce que j'espérais au plus profond de moi-même, en rêve, mais c'est bien plus que ce que m'administrait ma raison. Il est près de moi. C'est tout ce qui compte.
"Say my name, sunshine through the rain"

mercredi 22 septembre 2010

Si mon cri te parvient du fond des Enfers

Depuis trois jours, trois jours qui m'ont paru longs comme une vie, je m'enfonce dans la crâne l'idée que c'est fini. Sa voix au téléphone, ses quelques messages : froids et calmes, cela veut tout dire. Et comme pour me rappeler partout sa présence, les souvenirs attachés à ces endroits particuliers où nous allions surgissent devant mes yeux pour les voiler de larmes. Comble de l'ironie : les deux techniciens informatiques qui répondent à mes mails suite à des problèmes de connexion sur deux sites différents s'appellent Frédéric. Un garçon avec qui je discute pour essayer de me changer les idées me dit qu'il fait des études dans le domaine de l'écologie et du développement durable. Trois fois de battre alors mon coeur s'est arrêté. Je me répète encore et encore : "Noémie, il va te quitter, prépare-toi à ça, ça fera moins mal". Encore et encore et encore et encore et encore.

Mais il reste toujours une saleté d'espoir de merde qui me chuchote : "Peut-être que...". Va te faire enculer. Je ne dis jamais ça, je trouve ça irrespectueux au possible. Mais là, excusez-moi, il n'y a pas d'autre mot, d'autre choix. Nietzsche avait sûrement raison quand il disait de l'espoir que c'était le plus grand maux de l'humanité : nous nous entêtons à nous faire du mal au lieu d'abandonner. Je voudrais abandonner, me détacher, mais je n'y arrive pas parce que j'y crois encore un peu. Un peu beaucoup. Mais c'est malgré moi parce que, raisonnablement, je sais qu'il va partir et s'enlever à moi. Je le sais, je le sens. ça paraît inévitable. Alors, on peut toujours essayer de se consoler en se disant "Si ça se trouve c'est mieux comme ça", mais c'est là que tout l'être hurle "NON".

Alors pendant que tout en moi n'est que cri et que mon coeur se déchire doucement, lambeau par lambeau, dans une douleur continue et fiévreuse, je tente d'aller bien. Ou du moins pas trop mal.

mardi 21 septembre 2010

Reviens

lundi 20 septembre 2010

Hey Jude, Les Beatles

Hey Jude, don't make it bad.
Take a sad song and make it better.
Remember to let her into your heart,
Then you can start to make it better.

Hey Jude, don't be afraid.
You were made to go out and get her.
The minute you let her under your skin,
Then you begin to make it better.

And anytime you feel the pain, hey Jude,
refrain,
Don't carry the world upon your shoulders.
For well you know that it's a fool who plays it cool
By making his world a little colder.

Hey Jude, don't let me down.
You have found her, now go and get her.
Remember to let her into your heart,
Then you can start to make it better.

So let it out and let it in, hey Jude, begin,
You're waiting for someone to perform with.
And don't you know that it's just you, hey Jude, you'll do,
The movement you need is on your shoulder.

Hey Jude, don't make it bad.
Take a sad song and make it better.
Remember to let her under your skin,
Then you'll begin to make it
Better better better better better better, oh.

Na na na, na na na na, na na na na, hey Jude...

dimanche 19 septembre 2010

Ce soir, dans le train, il y avait devant moi un petit garçon dans une poussette. Il a deux ans, il s'appelle Axel, j'entends sa maman dire. Elle lui caresse la joue, et il se tourne vers elle en riant et en lui maintenant la main sur son visage, pour qu'elle ne le quitte pas. A ce moment-là je me dis que moi aussi, j'aimerais maintenant être mère : parce que personne ne pourrait me reprocher d'aimer trop mon enfant, de l'aimer à l'infini, et que lui, m'aimerait toujours, quoi qu'il arrive. A mon enterrement, c'est lui qui pleurerait le plus, parce qu'il saurait que jamais personne ne l'aimerait plus comme moi, et que jamais plus il n'aimerait quelqu'un comme il m'aimait moi.


Là, devant mon écran, ce dimanche 19 septembre 2010 à 21:31, je vendrais mon âme au diable s'il me donnait un enfant.

dimanche 12 septembre 2010

CONTRAT D'AMELIORABILITE

Je certifie que dans 365 jours exactement j'aurai rempli toutes les tâches que je me suis fixé ci-dessous, sans excuse et sans exception, et le 11 septembre 2011 je pourrai alors être fière de moi.





Article 1 : dès que je me sentirai sur le point de m'énerver, je devrai respirer profondément et me demander si cela vaut la peine de se mettre en colère. Il vaut toujours mieux appréhender les choses calmement.

Article 2 : je RE-LA-TI-VISE. Rien n'est jamais si grave, si nul, si con, si merdique, si embarrassant, si impossible. Tout problème a une solution, et là encore mieux vaut faire le point calmement.

Article 3 : je me remets vraiment au sport, c'est-à-dire que je reprends l'aïkido, que je commence la danse et que je m'arrange pour aller au moins deux fois par mois à la piscine. Parce que y'en a marre d'être toute molle.

Article 4 : j'ai ma deuxième année de licence d'histoire haut la main, avec une excellente moyenne, et pour cela, je travaille régulièrement et de toutes mes forces durant l'année.

Article 5 : j'essaye au mieux d'arrêter de me dénigrer, parce que ça ne fait pas, mais alors PAS DU TOUT avancer les choses. Et j'autorise toute personne m'entendant dire du mal de moi à tort à me donner une claque.

Article 6 : je recommence à lire, et à lire BEAUCOUP. La bibliothèque devient ma meilleure amie à partir de ce jour, et je me fixe l'objectif de lire au moins un classique par mois.

Article 7 : j'économise pour que lors de l'été 2011 je puisse me payer le permis moto ; je m'engage à mettre de l'argent de côté toutes les semaines sur mon compte CIC.

Article 8 : il faut en finir avec cette maudite timidité une bonne fois pour toute. Noémie, tu es toute l'année, alors bouge-toi les fesses ! C'est toi qui fera le premier pas vers les autres désormais, et pas l'inverse. Dis-toi que si on ne t'aime pas ou que u déranges, on te le fera comprendre bien assez vite, alors il n'y a pas de raison de rester dans ton coin, espèce de boudeuse.

Article 9 : maintenant que se profile l'âge adulte, je ne peux plus me permettre de laisser ma chambre en bordel, alors je prends sur moi et je ferai tout pour que ma chambre reste TOUJOURS propre et rangée.

Article 10 : désormais c'est moi qui prendrai en charge tous mes rendez-vous médicaux et administratifs, parce qu'il est quand même temps de s'y mettre et de voler de ses propres ailes.

samedi 11 septembre 2010

Elle panique, Olivia Ruiz.

Elle panique

A l'idée d'en faire trop

De vieillir prématurément

Elle panique
A l'idée d'être de trop
Ou de s'ennuyer un instant

Elle a peur que tu t'en ailles

Peur de tes représailles

Elle a peur pour son p'tit frère
Elle a peur

Peur pour son derrière

Elle panique

Elle panique

Fous-moi la paix ma sale caboche
Tu ne me feras pas sombrer

Je t'aurai à grands coups de pioche
Si tu ne laisses pas tomber

Elle flippe qu'on ne l'aime plus
Elle balise de s'aimer un jour
Ça pressure, ça la tue

Ça lessive dans son tambour

Elle veut pas finir seule et moche

Elle veut qu'on s'inquiète pour elle

Elle veut pas voir de la bidoche
Ni se laisser des poils sous les aisselles

Elle panique

Elle panique

Fous-moi la paix ma vieille caboche

Je suis rincée

Tu ne me fous pas la pétoche

Et je ne veux plus t'écouter

Fous-moi la paix ou j'te taloche

Je me sens toute démantelée

Sur moi tes questions ricochent

Inutile de te fatiguer

Elle panique

Elle panique

Elle panique...

mardi 7 septembre 2010

A corps perdu pour un accord perdu.

Se rappeler, soudainement, les derniers mois de douleurs : le corps agité de soubresauts, au bord de rendre l'âme, la gorge serrée, vouloir vomir et vomir encore pour que tout s'arrête, mais la bouche ne lâche que des sanglots et les larmes coulent tout autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les derniers moments de vie d'un coeur moribond duquel on a extirpé l'amour qui fut son souffle vital pendant quatre années ; il essaye d'écraser l'espoir qui pointe en lui, ce nouvel amour impossible qui se fait sa place, et ce double arrachement le laissa pour mort, pour vide.


Tout est terminé.
Tout recommence. 

samedi 28 août 2010

Le siège passager reculé à fond.

Cette semaine, je le retrouve.
Je le retrouve pour lui prouver que je peux être celle qu'il lui faut, et que je respecte mes promesses.
Cette semaine, j'essayerai de combler mes lacunes et raturer mes défauts : je ne voudrais pas qu'il s'en aille à cause de ce genre de bêtises, je ne me supporterais plus, après. Parce que c'est une belle histoire que nous avons là, petite encore, mais ça ne change rien.


Je veux être une petite fille qui rêve en voyant le coeur qu'elle a dessiné sur son cahier : dedans, elle a écrit F+N, sans se poser de question, parce que pour les enfants demain n'arrive jamais. Il n'y aura jamais de demain, tu le veux ? J'aimerais qu'à chaque fois que nous nous disons au revoir, ce soit par un "A tout de suite". Si le futur fait peur, alors par abstraction, abattons le futur. C'est comme passer de la géométrie d'Euclide à une autre, on change de plan, tout est différent.


Nous nous voyons dans quelques heures, lundi ; non, pas dans deux jours, dans quelques heures. De ce soir jusqu'à lundi, il n'y a qu'une seule surface temporelle, une seule journée infinie, un futur aussi détruit que possible. Je t'embrasse, à tout de suite.

vendredi 27 août 2010

Minuscule tremblement de coeur et autres petites catastrophes humaines.

mercredi 25 août 2010

La première fois que

je me sens aussi proche d'un garçon
j'ai porté des sous-vêtements de mec
je suis tellement protégée
quelqu'un est aussi tendre avec moi
je me sens vraiment aimée
j'ai joui
j'ai fait le petit monstre
j'ai eu un déclic
je prends des risques
j'ai fait l'amour presque soûle
j'ai passé un week-end en amoureux
je me suis fait remontée les bretelles
je laisse un homme bouche-bée en portant un de mes ensembles
l'on m'a dit que j'étais magnifique et rayonnante
je fais autant d'effet
j'arrête de réfléchir.

dimanche 8 août 2010

Au moins, cela prouve qu'elle m'aime.

Ce soir, Câline m'apporta un oiseau mort.

samedi 7 août 2010

DE PROFUNDIS CLAMAVI !

Ce malaise, encore. Quand il m'a parlé d'elle, je l'enviais : elle sait se mettre en valeur, quand on voit son visage, on se dit tout de suite que c'est une fille extravertie, séductrice et séduisante. De moi, il dit : toi, quand on voit ton visage, on se dit "Elle est gentille". Mais pas dans le mauvais sens du terme, il s'empresse d'ajouter. Oui. Je suis gentille. J'aimerais mieux être séduisante et séductrice. Pour une fille comme elle, il me filerait entre les doigts, comme de rien, comme du sable. 

De moi, on ne dire jamais "Waouh". Je n'ai pas de beauté à donner. Je n'ai que de la gentillesse, de la douceur, de l'affection sincère comme celle qu'on les jeunes enfants. Personne ne le voit sur mon visage. Je suis un iceberg. Immergée. 

"Tu as vu Frédéric avec son fantôme ?". Ces mots me restent. Je suis un fantôme. Je n'assume pas d'être un fantôme. Les spectres sont foncièrement inintéressants. J'enrage de ne pouvoir sortir de dedans de moi. M'arracher à moi-même. Dans mon bain, la tête dans l'eau, j'essaye de ne pas pleurer. Ce n'est pas grave, ce n'est pas important, tout le monde s'en fiche. Je n'arrive pas.

Mistral Gagnant, Renaud

A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi 
Et regarder les gens tant qu'y en a 
Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra 
En serrant dans ma main tes p'tits doigts 
Pis donner à bouffer à des pigeons idiots 
Leur filer des coups d' pieds pour de faux 
Et entendre ton rire qui lézarde les murs 
Qui sait surtout guérir mes blessures 
Te raconter un peu comment j'étais mino 
Les bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l' marchand 
Car-en-sac et Minto, caramel à un franc 
Et les mistrals gagnants 

A r'marcher sous la pluie cinq minutes avec toi 
Et regarder la vie tant qu'y en a 
Te raconter la Terre en te bouffant des yeux 
Te parler de ta mère un p'tit peu 
Et sauter dans les flaques pour la faire râler 
Bousiller nos godasses et s' marrer 
Et entendre ton rire comme on entend la mer 
S'arrêter, r'partir en arrière 
Te raconter surtout les carambars d'antan et les cocos bohères 
Et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres 
Et nous niquaient les dents 
Et les mistrals gagnants 

A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi 
Et regarder le soleil qui s'en va 
Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fous 
Te dire que les méchants c'est pas nous 
Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux 
Car ils ont l'avantage d'être deux 
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut 
Que s'envolent les cris des oiseaux 
Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie 
Et l'aimer même si le temps est assassin 
Et emporte avec lui les rires des enfants 
Et les mistrals gagnants 
Et les mistrals gagnants