samedi 13 octobre 2012

Rosaire

Je veux un enfant. Des tréfonds de mon être -de profundis- je sens que je veux un enfant. Je rêve, tout haut parfois, qu'il soit le père. Le papa. Je désire ce bonheur, ce but si désintéressé, les rendre heureux, les voir s'épanouir dans leur vie. Et avec ça, aimer d'un vrai amour, constant dans sa flamme (à trop lire Montaigne on n'en fait des latinismes flagrants), le même homme, l'âme soeur. Lui, j'aimerais, oh oui j'aimerais, je veux que ce soit lui, je m'en veux de l'emploi de ce subjonctif qu'en bonne élève de troisième année de Lettres Modernes j'aurais relevé et analysé comme un moyen pour l'auteur d'éloigner l'événement dans l'irréel (Note du professeur : "Il faut être Proust pour maîtriser l'art délicat de la phrase longue ; abstenez-vous"). Et si je me tourne en ridicule c'est parce qu'en 2012, quand on a 21 ans, on a généralement envie de vacances avec les potes, de parcours à l'étranger, de culture, mais pas d'enfant. Généralement, les prologues s'achèvent quand l'auteur à dévoilé son tour rhétorique.