mardi 29 novembre 2011

Me gustas tu, Manu Chao

Te lo dije bien clarito
Doce de la noche en la Habana, Cuba
Once de la noche en San Salvador, El Salvador
Once de la noche en Managua, Nicaragua


Me gusta los aviones, me gustas tu.
Me gusta viajar, me gustas tu.
Me gusta la mañana, me gustas tu.
Me gusta el viento, me gustas tu.
Me gusta soñar, me gustas tu.
Me gusta la mar, me gustas tu.

Que voy a hacer
Je ne sais pas
Que voy a hacer
Je ne sais plus
Que voy a hacer
Je suis perdu
Que horas son, mi corazón ?

Me gusta la moto, me gustas tu.
Me gusta correr, me gustas tu.
Me gusta la lluvia, me gustas tu.
Me gusta volver, me gustas tu.
Me gusta marijuana, me gustas tu.
Me gusta colombiana, me gustas tu.
Me gusta la montaña, me gustas tu.
Me gusta la noche, me gustas tu.

[Refrain]

Me gusta la cena, me gustas tu.
Me gusta la vecina, me gustas tu.
Me gusta su cocina, me gustas tu.
Me gusta camelar, me gustas tu.
Me gusta la guitarra, me gustas tu.
Me gusta el regaee, me gustas tu.

[Refrain]

Me gusta la canela, me gustas tu.
Me gusta el fuego, me gustas tu.
Me gusta menear, me gustas tu.
Me gusta la Coruña, me gustas tu.
Me gusta Malasaña, me gustas tu.
Me gusta la castaña, me gustas tu.
Me gusta Guatemala, me gustas tu.

Que voy a hacer
Je ne sais pas
Que voy a hacer
Je ne sais plus
Que voy a hacer
Je suis perdu

Que horas son mi corazón ?

Alabin, Alaban, Alabin bon ban
Oplabim, oplabam, oplabim bom bam
Alabin, Alaban, Alabin bon ban

jeudi 17 novembre 2011

mercredi 16 novembre 2011

Je me sens seule.
La nourriture est sans goût.
J'ai froid, tout le temps.
J'ai des larmes contradictoires aux bords des yeux.

mercredi 26 octobre 2011

De profundis clamavi

Il est 17h40, presque 41, direction Truchtersheim par une petite départementale.
Le cimetière de Quatzenheim.
Noyé sous l'or liquide du soleil automnal.
Une de ces visions du monde, dans sa plus complète perfection, dans sa plus complète magnificence.
La rage de ne pouvoir la peindre.

Je voudrais pouvoir faire éclore, entre mes mains, comme une fleur sauvage, de celles qui ont les plus âpres parfums, cette image qui se trouve fixée derrière mes paupières.

C'est à la sortie de ce joli village, Quatzenheim. Banal petit bourg alsacien. Théâtre des quelques secondes  où pour moi, le monde s'est arrêté, le temps que mon cerveau s'abreuve de merveilleux. Un cimetière en pente douce, avec un petit muret de vieilles pierres pleines de lichen ; l'herbe y est encore verte, les arbres n'ont pas encore perdu leurs feuilles : l'automne les a surpris, ils n'ont pas encore eu le temps de changer de costume. Les tombes sont anciennes, et de grandes croix pierreuses sortent de terre, tournées vers le Levant, attendant l'Aube, toujours debout, comme ceux qui portent la foi, ne cédant pas sous le vent, la pluie ou la neige, immobile comme des géantes mystérieuses, muettes. Un cimetière. L'attente d'un monde meilleur. Le soleil est chaud, et il déverse sur ces guetteuses une pluie d'or, embrasant les tombes comme pour rappeler à leurs morts la rédemption qu'on leur avait promise : elle ne tarderait plus. 

Et c'est là où dorment les morts que je me suis sentie le plus proche de mes rêves.

vendredi 21 octobre 2011

Je ne fais plus partie de vos vies, et vous ne faites plus partie de la mienne.

jeudi 20 octobre 2011

Gimme a shot to remember and you will take all the pain away from me, a kiss and I will surrender...

A travers le brouillard des larmes, dans ma tête, et la poix qui m'englue les yeux, le soleil, ces mots-là, ses mots à lui :

"Tu crois que je ne veux pas voir ma p'tite patate heureuse ? Tu crois que j'veux pas voir ma p'tite patate avec le sourire ? Et ma p'tite patate en robe de mariée ? Avec des enfants ? Ma p'tite patate pour toujours ?"

Je peux sentir la fêlure dans mon coeur qui se ressoude. Je pense à tous ces mots, ces aiguilles, qui avaient lentement attaqué ma peau jusqu'à mes os, et si mon regard est toujours amer, mon esprit est plus serein. Je pense à mon corps détruit par un syndrome de Raynaud de l'amour, comme si la vie s'était résorbée jusqu'à n'être plus contenue qu'intensément, douloureusement, dans mon coeur. Savez-vous ce que cela fait, de ne savoir qu'on aime que parce que l'on souffre pour quelqu'un ? Moi oui. 

Mes amours étaient souffrance. Mon amour est profond et apaisé. Si je pouvais, je le scellerai par deux entailles dans nos mains et nos sangs mélangés. Pour qu'il me marque à tout jamais, physiquement. 

samedi 1 octobre 2011

Je vais faire du rock, je vais faire du rock, je vais faire du rock, JE VAIS FAIRE DU ROCKKKKEUH !

PS : Je sais jouer le couplet de Seven Nations Army à la guitare hahahaaaaaaa.

samedi 10 septembre 2011

All that I'm living for, Evanescence.

All that I'm living for 
All that I'm dying for 
All that I can't ignore alone at night 

I can feel the night beginning 
Separate me from the living 
Understanding me 
After all I've seen 
Piecing every thought together
Find the words to make me better 

If I only knew how to pull myself apart 

All that I'm living for 
All that I'm dying for 
All that I can't ignore alone at night 
All that I'm wanted for 
Although I wanted more 
Lock the last open door- my ghosts are gaining on me 

I believe that dreams are sacred 
Take my darkest fears and play them 
Like a lullaby 
Like a reason why 
Like a play of my obsessions 
Make me understand the lesson
So I'll find myself
So I wont be lost again 


All that I'm living for 
All that I'm dying for 
All that I can't ignore alone at night 
All that I'm wanted for 
Although I wanted more 
Lock the last open door- my ghosts are gaining on me 

Guess I thought I'd have to change the world 
To make you see me 
To be the one 
I could have run forever 
But how far would I have come
Without mourning your love ? 


All that I'm living for 
All that I'm dying for 
All that I can't ignore alone at night 
All that I'm wanted for 
Although I wanted more 
Lock the last open door- my ghosts are gaining on me 

Should it hurt to love you ? 
Should I feel like I do ? 
Should I lock the last open door- 
My ghosts are gaining on me. 

dimanche 4 septembre 2011

Le syndrome de la gorge étroite ou "La cigarette que l'on écrase avant terme"

Ne gardons qu'elle, ne gardons qu'A. Les cigarettes Vogue tuent moins que le vide laissé par des personnes chères. C'est A. comme dans "Avec toi", et je sais que tu rajoutes, dans tes yeux, "Toujours". Cette impression de tout laisser derrière, malgré soi, est insupportable. Si prometteur soit le lendemain, jamais il n'arrive assez vite. Jamais il n'arrive assez "bien". Pardonne-moi si je ploie sous une masse de souvenirs douloureux et si je pleure seule dans ta baignoire, parce que dans ma tête, les danseurs de fox-trot sont mauvais. La tête dans l'eau, j'essaye de les noyer dans les battements de mes artères dilatées et les vibrations des gouttes de pluie sur le carreau. J'aimerais en finir avec cette angoisse, me dire que "C'est la vie" et attendre cette nouvelle année avec optimisme et impatience ; paradoxalement, la deuxième partie de la proposition est vraie, et je crois que c'est ce qui me tourment, m'empêche de dormir et me fais refaire des cauchemars. J'essaye, sincèrement, de me dire que je vais réussir mes études brillamment, que je vais avoir une vie de couple durable et merveilleuse, que j'adorerais mon métier, que j'aurais toujours des amis qui tiendront à moi et ne me laisseront pas tomber. Sincèrement. Mais le fait est que :
1) Je ne suis pas une fille brillante. Cf. mon relevé de notes de la fac. Si j'avais vraiment été brillante et courageuse, je serais restée en prépa, parce que c'est là que sont les gens brillants.
2) Mon Angoisse rejaillissant sur mon couple, j'en viens à douter. Et c'est au fond de la-dite baignoire mentionnée plus haut que j'eu, dans un haut-le-coeur, la révélation que, plus que probablement, mon amour se transformera en "amitié pleine de tendresse et de compréhension", doux euphémisme pour dire que les sentiments passent et se délavent. Et ce n'est clairement PAS ce que je veux.
3) Vue du nombre d'ex-ami(e)s que je laisse derrière moi, je ne suis plus sûre des amitiés à long terme. Oui, en ce moment je me sens inutile, délaissée, et indigne d'attention. Ah, et coupable aussi. A côté de ce mélange, le cocktail molotov, c'est du lait maternisé.
Je voudrais vomir, mais je n'arrive pas. Pourtant je suis sûre que ça m'aiderait à dormir et à ne plus repasser dans ma tête ces phrases qui me font mal, comme des rasoirs dans mon cerveau : "Tu n'est pas le genre de fille qu'on est fière d'avoir à son bras", "Je trouve ça mieux qu'on se voit moins souvent", "Noémie, franchement, tu dois faire l'effort de changer". Le temps ne passe jamais assez vite.

jeudi 1 septembre 2011

A.L.I.V.E

S'arrêter dans un magasin de fleurs juste pour sentir l'odeur des lys.
Savourer un café.
Toucher les cachemires de chez Kookai, et les cardigans en laine chez Mango.
Ecouter l'eau qui coule, regarder les reflets qu'elle fait sur le pont.
Profiter du soleil qui se fait doux.
Manger des bonbons comme des enfants.

S'écouter vivre.

mardi 9 août 2011

As dans le coeur

J'ai envie, qu'à partir de septembre, une fois que j'aurai mon emploi du temps, et Thibaut le sien, qu'un jour par semaine ravive le souvenir des mardi soirs du chat : j'imagine un soir où nos amis seraient invités à passer chez nous, s'ils le souhaitent, et je ferai une page Facebook, où vous pourriez vous inscrire, il y aurait ce que l'on aurait prévu de manger, et de faire plus tard, chacun donnerait deux ou trois euros pour participer aux courses, et ça serait notre rendez-vous de la semaine. 

Mais je ne sais pas.
J'ai tellement de projets qui tombent à l'eau que je ne me fais plus confiance.

On verra.

lundi 8 août 2011

Idunn. Suite.


C’est étrange, le monde en vue réduite ; les mains soutenant sa tête, autour des yeux, Sigrid voit le monde comme au travers d’un entonnoir : il n’y a plus que des jambes et des chaussures, le carrelage froid et sale, les traces de neige fondue qui le rendent glissant. Et maintenant que faire ? La nausée cogne dans sa tête. Elle a dans la bouche un goût de rance. Il va bien falloir rentrer. 
Marche arrière. On rembobine. Les maisons, les immeubles, les trottoirs, les plaques de fer arborant le nom des rues ; Sigrid retourne sur ces pas, sans se presser. Elle se sent obligée de rentrer chez elle, et pourtant une petite voix au fond de sa tête lui dit : «Obligée ? Mais QUI t’oblige à part toi ma fille ? Tu n’as pas à le faire si tu ne veux pas». Mais elle continue d’avancer. Elle ne sait pas si elle est anxieuse d’affronter cette situation totalement fantasque, si elle se sent honteuse d’avoir pris peur devant une simple bague ou si elle est soulagée d’avoir trouvé une raison de rentrer parce qu’elle meurt de froid. Au bruit de la clef dans la serrure, elle se demande si elle se trouve du côté du prisonnier ou de celui du geôlier. La jeune fille reste un instant sur le pas de la porte, immobile, épiant les sons qui s’échappent des murs, comme pour surprendre son appartement en flagrant délit de vie autonome secrète. Le plafond craque sous les pas lourds de monsieur Rialtino, un papy italien de soixante-dix ans qui ne peut plus respirer dans sa bonbonne d’oxygène qu’il traîne derrière lui ; le bois travaille ; le chien des Dumont aboie en entendant monsieur Dumont rentrer ; le vent fait palpiter les fenêtres. Sigrid s’attendait à voir l’anneau émettre une sorte d’aura, un frissonnement dans l’air qui lui prouverait son danger, mais force lui est de constater qu’il se comporte comme n’importe quel objet de bonne compagnie : immobile, aphase, neutre. 

lundi 18 juillet 2011

Nous serons ce que l'on ose

Révoltée, la petite Noémie, dégoûtée de ces gens de pouvoirs qui ne pensent, au final, qu'à leur propre pomme, qu'à réussir, quitte à se tirer dans les pattes pour y arriver ; inquiète la petite Noémie, de la direction que prend notre monde, angoissée même parfois.

Ces derniers temps, il m'arrive de comprendre les nihilistes, qui ne veulent pas d'enfant car ils trouvent ça cruel d'amener dans ce monde pourri et qui va en se dégradant un enfant sans défense qui ne fera que se débattre avec la vie. Pour ceux qui me connaissent, j'ai toujours rêvé d'avoir des enfants. Pourtant parfois, je me dis que je ferai mieux d'y renoncer.

J'ai l'intention de mener mes études de lettres de toutes mes forces : je veux réussir. Je vais être professeur de français, dans un lycée que j'aurais pu choisir puisque j'aurais eu des notes géniales à mon concours, puis je serai proviseur, et après je serai à l'Education Nationale pour botter le cul à tous ces cons qui n'y connaissent rien à l'éducation !
***
Ca, c'est l'plan. La théorie, t'vois. Maintenant, faut la pratique, et c'est pas gagné, moi j'te l'dis. (A imaginer avec les voix du nain qui fait la pub Pepsi, Kaïra Shopping. Si si, ça va vous faire rire, essayez).

Je me suis toujours sentie sans réelle ambition autre que celle de réussir mon concours de professeur. Mais j'ai envie de faire changer les choses. Parce qu'on a beau être révolté, si on ne fait rien...ben y'a rien qui s'passe. Il faut savoir changer le "Une de perdue....une de perdue !" en "Une de perdue, dix de retrouvées !" (petit clin d'oeil à ceux qui aurait vu le spectacle de JM Bigard, Des animaux et des hommes, en passant). 

J'ai pas envie de laisser tomber mes rêves parce que le monde va de travers. Je fais de la résistance à bas d'espoir, d'imagination, et d'action aussi. J'ai pas la fibre optimiste, et je n'ai jamais cru au "Tout ira mieux demain" ; demain n'existe pas, c'est un champ en friche dans lequel nous devons, chacun, planter les fleurs de nos rêves, et les soigner, chaque jour, pour qu'elles grandissent, pour que de ces rêves, ces petites fleurs, ridicules et insignifiantes, naissent de grandes choses, la vie que nous souhaitons, non seulement pour nous, mais aussi pour la planète entière. C'est pour ça que je suis écologiste, c'est pour ça que je garde l'idéal communiste dans un recoin de ma p'tite tête, c'est aussi pour ça que je crois au pouvoir de l'éducation, et c'est encore pour ça que je crois tellement fort en l'altruisme. Je n'ai pas de qualité particulière, je ne me considère pas comme vraiment douée dans quelque domaine que ce soit ; le seul don que j'ai, c'est de savoir me plier en quatre pour quelqu'un, n'importe qui, et de rien lui demander en retour. 

J'ai fait le choix, comme Dieu des millénaires avant moi, de croire en l'Homme. Je sais qu'il va me décevoir, mais je ne désespère pas, qu'un jour, il me rende très fière.

mercredi 29 juin 2011

Couchée contre lui, tard le soir, tôt le matin, le nez dans son cou et ses cheveux, il m'appelle son petit ange défoncé et me dit qu'il m'aime. C'est à ce moment-là que le temps s'arrête, pour que mon coeur puisse se dilater.

mardi 21 juin 2011

Toutes les choses futiles que j'aimerais avoir pour avoir une petite vie parfaite (ou plutôt l'idée que je me fais d'une vie parfaite) :

-de nouveaux vêtements achetés en soldes pour trois fois rien 
-cette magnifique boîte à lingerie que j'ai vue dans ce magasin à Gérardmer
-de la nouvelle lingerie
-un sac à bandoulière assez grand pour pouvoir y mettre mon ordinateur
-un portefeuille dans lequel je pourrais mettre le monde entier
-un lecteur DVD
-des plantes vertes
-pleins d'affiches pour décorer l'appartement
-un robot de cuisine (ou au moins un mixeur) pour pouvoir cuisiner encore plus de choses
-un tas de trucs tupperware qui ont l'air trop cool et trop utiles
-un vernis pailleté pour pouvoir le mettre par-dessus un vernis mate
-de nouvelles boucles d'oreilles, de nouveaux colliers
-des fleurs pour faire joli (en particulier des lys, ça sent bon l'église)
-un boulot pour le mois d'août (pour pouvoir, accessoirement, me payer tout ça !)

mardi 14 juin 2011

La dureté de mon coeur n'a d'égale que sa capacité à aimer.

mercredi 1 juin 2011

Je repasse pas une phase de dégoût. Des souvenirs me reviennent, je les trouve avilissants. Je fais un bad, pour la première fois de ma vie, et je pleure sans bruit dans l'oreiller en pensant que vraiment, je n'étais rien qu'un vieux chewing-gum qu'il a utilisé pour combler le trou qu'i y avait dans sa vie. J'ai tout donné, et je n'ai rien reçu en échange. Est-ce qu'il m'a aimée ? Oui, je crois, mais égoïstement, narcissiquement, comme dans la définition que donne Freud de l'amour : parce que ça lui apportait quelque chose de gratifiant et que, finalement, c'était mieux que rien. Voilà l'origine du sursaut qu'il a eu quand j'ai rompu : face à face avec le trou à nouveau à nu, il s'est mis à paniquer, il voulait que je revienne. Maintenant, il a quelqu'un d'autre qui bouche ce trou, et moi, je perds de l'importance -cette dernière phrase n'est pas un reproche. Ca ne peut pas être comme avant, on ne peut pas faire comme si six mois de nos vies n'avaient pas existé, comme si nous n'avions pas, durant ce laps de temps, partagé le même lit. CE N'EST PAS POSSIBLE. Peut-être que pour lui ça l'est, mais j'ai trop souffert, à long terme, de cette relation, qui ne fut, finalement, qu'un immense espoir déçu. Je m'accroche trop pour au final m'écorcher : j'aurais du le laisser partir et guérir. C'est toujours facile de le dire après coup. Mais il sait lui-même qu'il a été lâche.

Et hier j'ai cru que la souffrance allait recommencer, qu'à nouveau ce putain d'espoir -car cette saleté ne meurt jamais quand on l'a dans l'âme et dans le coeur-, qui me semblait à cet instant de ma vie plus fort et plus assuré que jamais, allait être mourir en laissant derrière lui ma chair calcinée : HEADSHOT. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai senti le poison s'infuser en moi, s'insinuer dans mes artères jusque dans la racines de mes cheveux, et j'ai maudit ma bêtise, ma stupidité, ma naïveté. Est-ce qu'il était comme les autres ? Je l'avais cru, je l'avais senti différent. L'orage qui régnait dans ma chambre s'arrêta un instant, au bruit de la sonnette, les éclairs se figèrent au-dessus de ma tête ; il était là, trempé, tremblant, pleurant peut-être plus que moi, hoquetant qu'il était désolé, con, débile, que je devais le pardonner, que je ne devais pas m'en aller, et devant lui, devant sa douleur, l'orage se dissipa, et je le pris dans mes bras -il avait tant l'air d'un enfant qu'on a laissé sur le bord de la route-, je le rassurais, je le séchais. "Je ne voulais plus aimer aussi fort" lâche-t-il dans un sanglot. Nos coeurs en diapason, les mêmes peurs et les mêmes douleurs, le même espoir naïf et pourtant porteur de vérité, tout cela nous traverse de part en part. Et je promets, je promets que je ne partirai pas, je promets que je l'aime et que je l'aimerai toujours, et la petite voix en moi qui dit que ce n'est pas possible, que c'est idiot, qu'on ne promet pas ce genre de choses, je l'écrase comme on tue une mouche nuisible : il n'y a pas de place pour la pragmatisme et la raison, ce désert froid qui tue les plus belles fleurs dans l'oeuf et qui rend craintif. Je veux être là, and so do he, alors pourquoi non ? Il y a dans cette relation une sincérité d'enfance où tout est clair : cela me change. Aimer, finalement c'est facile ; ou plutôt l'aimer, c'est facile.

mardi 17 mai 2011

?

Hep, d'où trouvez-vous que mon dernier article est heurté ?
Moi, je trouvais ça drôle et léger.

dimanche 15 mai 2011

"Tu es la première dans mon coeur et dans mon slip"
<3

lundi 9 mai 2011

Essai pour un début de roman où ce qu'une souffrance peut engendrer de bien - Tais-toi mon coeur

Je ne pourrais pas. Je ne pourrais pas ne pas pleurer. Il ne comprend pas, et je n’arrive pas à le lui dire. Millimètre par millimètre il s’éloigne, je le sens. Si je tire sur la corde, il prendra peur et s’en ira. Alors que faire à part pleurer, comme prosternée devant la statue d’un dieu muet, une prière qu’il n’entendra pas. Que faire à part pleurer ? Mon Dieu, j’ai mal au coeur, un caillou dans la chaussure.
Si elle s’avance d’un pas si précautionneux, comme suivi du fantôme improbable de son ombre, c’est qu’elle ne sait jamais dans quel état elle trouvera Bruno quand elle arrivera. Alors que chaque marche craque, que le bois ancien de l’escalier minuscule fléchit l’échine sous son poids, Ester laisse son regard s’attarder encore une fois sur le papier peint jauni : il devait être blanc, lorsque l’immeuble a été construit, mais maintenant,  c’est parchemin ; une frise avec des nénuphars, arrachée par endroit, l’a étonnée la première fois qu’elle est venue : on aurait dit un motif de chambre d’enfant, et l’on devinait encore le rose passé des pétales. Elle s’était souvent demandé si la musique pouvait réveiller la soie endormie : Ester aurait voulu que Bruno la laisse, rien qu’une fois, jouer du violon dans cette cage d’escalier qui avait quelque chose de la belle au bois dormant : quelques notes devaient sûrement pouvoir faire retrouver leur couleur aux fleurs d’eau. Mais il invoquait toujours les voisins, les réclamations qu’ils allaient faire, l’embarras que ça lui donnerait : «Tu sais très bien toi-même que ça ne marchera pas, ton violon n’est pas magique aux dernières nouvelles, à ce que je sache. Arrête de poser la question, tu as trop d’imagination, ça te perdra ma p’tite». Ce ton sarcastique, cette façon de l’appeler «ma p’tite», dédaigneuse et affectueuse à la fois. Il est comme sa cage d’escalier : arraché par endroit, tellement intéressant. Mais parfois Ester se demande si son coeur n’est pas tout aussi parcheminé et grinçant.
Marche après marche, elle se rapproche du cinquième étage, de l’appartement 76. Une porte en bois elle aussi, mais neuve, il l’a faite changer le mois dernier. Ester préférait l’ancienne, plus noble, plus centenaire, plus sage. «Elle ne ferme plus correctement». Et voilà comment la plus sage d’entre les portes d’appartement se retrouva à la décharge. Ou pire, à la scierie. «J’espère vraiment que cette fois, cela va bien se passer, je n’ai pas envie qu’on se dispute encore», murmure timide et presque farouche qui résonne dans sa tête, apeuré comme si Bruno pouvait l’entendre. Elle sonne, personne. Elle sonne à nouveau, personne. Un soupir à fendre l’âme, et de la même façon que si cela la vidait de toute fermeté, elle se laisse couler contre le mur. Bien sûr, il a encore oublié. Il lui dit de venir, et il oublie qu’il lui a dit de venir. D’habitude elle attend devant la porte, avec un livre, elle le connaît, il est comme ça, il ne changera pas ; elle lit jusqu’à ce qu’il revienne, et lorsqu’il la voit assise devant sa porte, comme une chien gardien, il s’arrête un instant, figé en pleine course -on peut même voir sur son visage que le fleuve de ses pensées s’est arrêté, presque que son coeur a cessé de battre, ou raté un battement- et puis il se frappe la tête, prononce un misérable «Merde»
«Ca fait combien de temps que tu attends ?
-Presque deux cents pages.
-Merde. J’suis désolé. Merde.»
Mais c’est vite oublié. C’est très vite oublié. Ester lui dit : «Tu sais sans toi je lirais beaucoup moins, tu parfais ma culture littéraire» en riant, en se moquant de lui. Mais aujourd’hui, ce n’est plus pareil. Pourquoi ? Parce qu’ils se sont disputés la dernière fois, et qu’elle a fini en larmes, en sanglots, en éclats. Parce qu’en ce moment Ester ne va pas bien, et que Bruno cesse d’être là pour elle. Comme un illusionniste, il sort de son chapeau mille et une excuse pour ne pas la voir, produit par magie des problèmes de ligne téléphonique, et se jette un sort d’oubli par accident. 
«Pourquoi est-ce que tu t’éloignes de moi ? J’ai fait quelque chose qui t’as déplu ? J’ai dit quelque chose qui t’as déplu ? Si tu ne me dis pas, je ne peux pas savoir.
-Mais Ester, il n’y a rien, je ne m’éloigne pas, je suis là, voilà, c’est tout dit-il dans un souffle excédé. Je ne comprends pas ce que tu me reproches encore.
-Je ne crois pas t’avoir jamais reproché autre chose que ça.
-Et ben alors arrête de le faire, tu te tournes des films. Je te l’ai dit, tu as trop d’imagination ma p’tite, et un jour ça finira mal lui répondit-il.
-Je ne sais pas comment je dois prendre ça.
-Ne le prend pas, accepte et laisse pisser. Aller viens, je t’ai trouvé une nouvelle partition.»
Voilà comment tout s’achève à chaque fois. Dans une autre vie, il a du être gymnaste, voire même contorsionniste, il effectue de belles pirouettes, il serpente, évite les obstacles, désamorce les questions gênantes. Bruno ne prend jamais rien au sérieux. Sa légèreté fait de lui un ballon gonflé d’hélium, qui si on lâche la ficelle ne revient jamais. Ca, Ester l’a bien compris, très rapidement, peu de temps après leur rencontre ; combien de filles a-t-il déjà eu dans son lit ? En cinq ans d’amitié, elle ne les compte plus. Elles croient toutes pouvoir le garder en jouant de leurs charmes, l’attirer à elles, le serrer très fort et qu’il leur dise tout bas «Je ne partirai jamais». Mais lui n’est pas comme ça. «L’amour, ce n’est qu’un jeu. Quand le jeu est fini et que l’habitude s’installe, ça ne vaut plus la peine, ce n’est plus intéressant, cela m’ennuie profondément». Alors elles passent, de gré ou de force. Lundi une blonde, mardi une rousse, mercredi une brune. C’est déjà arrivé. Ester ne comprend pas.
«Pourquoi tu ne pourrais pas ? lui demande-il. Tu trouves que c’est mal ?
-Non, bien sûr que non, ce n’est pas mal. Mais je ne peux pas, c’est viscéral.
-Viscéral, viscéral, quel grand mot ! C’est juste que t’es romantique à en crever et que tu ne veux pas l’avouer.
-A en crever non. Je ne demande que peu de chose en fin de compte : quelqu’un que j’aime.
-Les Juifs ont quand même de drôles d’idées.
-Pour la millionième fois, de une je ne suis pas juive, de deux tu n’as jamais côtoyé de Juif de ta vie alors comment peux-tu dire qu’ils ont ce genre d’idées ?
-T’énerves pas Ester. Tu sais bien que je plaisante.
-Ouais ben c’est pas drôle.»
Adossée au mur, Ester réfléchit. Restera, restera pas. Attendra, attendra pas. Bras ballants, tête vide, estomac creux, coeur en peine, elle reste ainsi pendant presque vingt minutes avant de se décider. Restera pas, attendra pas. Pourquoi ? Pas de livre, bibliothèque fermée hier, mal à la tête, froid au pied, raison x et raison y. Elle se lève péniblement, descend les étages en se demandant si quand il rentrera, quand il se retrouvera devant sa porte, l’impression familière d’oubli lui reviendrait, même si elle n’est plus là, qu’il se rendrait compte, qu’il se frapperait la tête et dirait «Merde», puis l’appellerait pour s’excuser. Elle l’espérait. Mais ça n’arriverait pas, parce qu’il ne se souviendrait pas. Un cristal sur la joue d’Ester. Il se brise sans bruit sous son poing rageur, mais l’écho invisible fait vibrer l’air alourdi de poussière. C’est toujours la même chose, l’évidence saute aux yeux comme la chouette fond sur le minable rongeur, ses serres acérées le lacèrent et le transpercent, et s’il parvient à s’échapper, lamentablement, ce n’est que pour mourir quelques mètres plus loin, seul, pour essayer de retrouver un semblant de dignité. La blessure n’est pas profonde, pas encore.
Les marches semblent exploser sous Ester, elle porte avec elle un nouveau fardeau, celui de la déception. Les fibres du bois gonflent de larmes retenues. De rage elle arrache un morceau de la frise, les racines des nénuphars emmènent avec elles des lambeaux de papier-peint, des griffures sur le mur. Enveloppée dans la brume de ses pensées, elle ne voit pas qui passe à côté d’elle.
«Ester ? Ester c’est toi ?»
Elle s’arrête. Elle attend. Rien ne se passe.
«Ester, qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi tu n’attends pas devant la porte, comme d’habitude ?
-Parce que tu savais que j’étais là ? Tu savais que j’allais t’attendre ?
-Je rentre en courant, je me suis rendu compte que je t’avais oubliée, je suis désolé, ne pars pas s’il te plaît.
-C’est à chaque fois le même cinéma Bruno.
-Je sais, je suis impayable, et je m’excuse. Je te promets, je ne le ferai plus. Monte, s’il te plaît, Ester.
-D’accord. C’est la dernière fois».
Mais ça, elle ne le dit pas.
***
Le violon emplit la pièce de rubans dorés qui tourbillonnent. Ester joue le vingt-quatrième Caprices pour violon solo, de Paganini. Les pizzicati sont comme autant de petits cailloux jetés dans une mare, les cercles qu’ils forment sont irisés, fais de son ils emplissent l’air de paillettes que seul un véritable musicien de coeur pourrait apercevoir, parce qu’elles ne scintillent pas pour des yeux étrangers, n’ayant pas la clef de sol qui ouvre le domaine merveilleux de la musique. L’appartement est étroit, tout en longueur, décoré de bric et de broc, objets récupérés, achetés en grand magasin et en brocante, offerts. Un petit canapé campe sous la fenêtre, des coussins beiges et un plaide tricoté, en laine blanche, lui tiennent compagnie. Sur un haut tabouret de bois se trouve un vase chinois plein de motifs entrelacés et de couleurs vives ; les murs sont blanchis à la chaux, et épinglés de tableaux trouvés pour la plupart dans des vide-greniers, des plaines, des champs de fleurs, des bouquets, des lacs gelés, de vraies poésies. Le reste des meubles sont en bois foncé, du noyer probablement, Ester elle-même ne le sait pas, elle les a achetés dans des vide-greniers, non pas qu’elle ai des problèmes d’argent non, mais parce qu’elle aime les meubles qui ont une histoire, un passé, des cicatrices, du brouillard. 
Bruno est assis dans un coin, près d’une fenêtre ; il écoute de tout son coeur. C’est pour lui qu’Ester joue, parce qu’il aime l’entendre. Quand elle avait voulu, peu après leur rencontre, arrêter le violon à cause de ses études, il l’en avait dissuadé : «Tu as un don avait-il dit, des tas de gens tueraient pour savoir jouer comme toi, et tu voudrais abandonner ?! C’est pas possible». Il s’était mis à lui acheter des partitions, de tout et de n’importe quoi, de bonnes mais aussi beaucoup de mauvaises ; elle s’y mettait, qu’importe leur qualité. C’était Bruno qui lui avait fait aimer à nouveau le violon, qui lui avait fait comprendre pourquoi elle avait voulu apprendre cet instrument plutôt qu’un autre. Sa musique s’était alors déployée : avant, le talent était présent comme en germe, en puissance, enfermé dans le coeur même du violon, n’osant pas s’exprimer à voix haute ; maintenant, l’instrument semblait donner toute son âme, et elle envahissait l’air ambiant comme une brume qui rendait chaque chose, chaque personne plus belle. C’était la vraie musique, celle qui ne capturait pas le monde pour l’emprisonner entre les lignes de la portée, mais celle qui démultipliait la réalité comme la lumière blanche passant au travers d’un prisme. Tout changeait, tout se transformait quand Ester prenait son violon.
«Pourquoi sommes-nous amis ? lui demandait-elle parfois.
-Je n’en sais rien ; t’as de drôles de questions.
-J’aimerais simplement savoir ce que tu penses.
-T’es trop compliquée»
Je ne comprendrais jamais, non je ne comprendrais jamais pourquoi est-ce qu’elle s’obstine à vouloir tout savoir de moi, les moindres détails, toutes ses choses insignifiantes, qui n’ont absolument rien à voir avec notre amitié. Je n’en sais rien moi, ce qui fait qu’on aime quelqu’un, je n’en sais rien. Qu’elle joue simplement. Quand elle joue je me sens bien, je n’ai pas à la regarder au fond des yeux et à essayer de lui dire ce que je ne pourrais jamais dire. Dans ces moments je n’ai pas à être honnête, intègre, tout ce qui fait un vrai ami ; et pourtant, c’est là que je me sens le plus proche d’elle. Parfois, je me dis que je ne suis vraiment qu’un sale con.
Ce matin-là il neige, et par la fenêtre du petit appartement Ester voit les passants qui se dépêchent, qui se hâtent, le froid les a surpris. Sa chambre est blanche, entièrement blanche, les mêmes murs à la chaux que dans les autres pièces ; au-dessus du lit, une photographie d’un immense champ de coquelicots qui s’étend à perte de vue. «C’est super équivoque» lui avait dit Bruno la première fois qu’il était venu chez elle. Elle ne trouvait pas. L’effet du rouge tranchant sur le blanc. Etendue sur le lit, les couvertures en désordre, elle voit les flocons qui dansent. Ester dort toujours les volets ouverts, la lumière inonde la pièce et se fond dans le blanc des murs. Il neige dehors et au-dedans d’elle-même. Blottie au creux des draps, les souvenirs s’échappent des tréfonds de la mémoire et remontent lentement jusque dans son coeur, la neige s’élève au lieu de tomber, s’élève vers le yeux d’Ester et lui fait verser des larmes de cristal, rares et pures. Le sang bat derrière ses paupières, sa respiration est un cyclone. Elle regarde son violon posé à même le sol ; l’envie de jouer ne la possède pas, et à cet instant il n’est qu’un vulgaire morceau de bois émettant des sons sans queue ni tête, dans son esprit la partition se brouille et même l’oreille ne perçoit plus la mélodie, une cacophonie. Il est temps de se lever. Avec lenteur, elle s’assoit au bord du lit ; la neige retrouve son cours normal, Ester ne pleure plus. Tout le vacarme retombe en elle comme une vague qui reflue, et la trame de la partition revient. Ester saisit le violon et se met à jouer. 

samedi 30 avril 2011



For God's sake, I've a fucking good karma. Damnit !

vendredi 29 avril 2011

Phèdre.

C'est comme si le monde était divisé entre deux failles, la promesse d'un été tant attendu et mérité, et la menace que tout aille de travers. Papa est sous chimiothérapie pour six mois ; Audrey s'en va ; Thibaut ne peut, plus que probablement, pas venir habiter avec moi ; mes partiels dérapent. J'ai l'impression de m'accrocher très fort aux mailles du filet qui contient ma vie, pour ne pas qu'elle s'échappe de tous côtés. Je ne sais pas encore si j'y arrive ou pas. Le quotidien est pesant, partagé entre l'ennui et les révisions ; ma seule goutte d'oxygène, c'est Thibaut : il s'en fout, et il m'aide à m'en foutre. Il attend les opportunités de la vie, j'apprends. Sans lui, je crois, chaque jour serait encore sans passion ; je vis aux crochets des séries télé, parce que je n'ai pas le temps de lire. JE N'AI PAS LE TEMPS DE LIRE. J'ai "autre chose" à faire, à savoir apprendre 14 pages de chronologie en trois jours pour finalement ne pas avoir appris la moitié des dates qui étaient demandées. La fac pèse parfois ; il y a toujours, derrière la sensation de liberté, celle de savoir que personne ne sera là, parmi les professeurs, pour vous aider, pour vous rattraper : on ne fera même pas de commentaire désagréable sur votre mauvaise note, parce que de toute façon, on s'en fiche un peu. C'est votre affaire de réussir. Voilà pourquoi tant de gens échouent à la fac. La chute libre, c'est grisant, mais quand personne ne vous a expliqué comment s'ouvre le parachute, ça devient moins drôle. J'ai tellement envie de lire. TELLEMENT, bon sang. Je veux relire Lignes de Failles de Nancy Huston, et d'autres romans d'elle, je veux essayer de commencer L'Education Sentimentale de Flaubert et Le Lys dans la vallée de Balzac, et à nouveau aller à la bibliothèque, parcourir les rayons pendant une heure, et revenir avec six ou sept livres que je rendrai dans deux semaines. Je n'écris plus parce que pour mon imagination, c'est une période de famine intellectuelle : les disciplines universitaires sont sèches. J'ai un monde d'esprit à entretenir, moi, un univers, j'ai besoin de stocker des choses, des images, des sensations, des sentiments pour pouvoir, à partir de ces filaments de lumière, créer des visages, et surtout les remplir. Aujourd'hui, je suis juste exténuée. Plus que trois partiels. J'irai chez mamie, j'ai besoin d'air, j'ai besoin de paysages, j'ai besoin des vieilles robes que je pourrai ressortir pour voir si elles me vont enfin, j'ai besoin d'un terrain propice à la croissance de fleurs dans ma tête. Je me sens sale, je me sens lasse, paresseuse, un peu fanée, ennuyeuse. Et j'aime pas ça. Je mesure d'autant mieux chaque jour le subtil changement d'atmosphère qui suit l'arrivée de Thibaut dans mon espace, et ce qu'il m'apporte au quotidien. C'est pas du remplissage, du bouche-trou, c'est une grande inspiration d'air dans la journée que j'aurais passé la tête dans le sable.

mardi 26 avril 2011

A quoi cela sert-il, alors, de mettre de l'espoir, tant d'espoir, dans quelque chose, si, à chaque fois, ce quelque chose vous claque entre les doigts ?

A rien.

dimanche 17 avril 2011


"Ah, ma belle ! Si tes yeux pouvaient chanter !"

mardi 12 avril 2011

Comment ne pas me sentir rien par rapport à ... ?

lundi 11 avril 2011

Ante meam.

Je te promets que je vais m'améliorer.
Elle me fait peur.
J'ai peur de moi. Je n'ai pas envie de tout gâcher, de tout rendre lourd, pesant. Ca suffit de pleurer, les blessures ne doivent plus être une excuse.
La jalousie est un fléau. Je dois faire un effort immense pour retenir ce qui menace de s'écrouler quand je pense à elle. Ai-je jamais entendu phrase plus terrible que ta réponse à "Tu n'es plus amoureux d'elle ?" : "Je ne crois pas". 

Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas être sûre ? Je m'en veux de penser cela. Je crois que je ne sais pas être autrement.
LIGNES DE FAILLES

"Une myriade d'extases. Sidère-moi, je dis au monde. Excite-moi, éblouis-moi, étourdis-moi, que ça ne s'arrête jamais."

dimanche 10 avril 2011

Idunn.

Mais Dieu, dont les voies comme les réponses sont impénétrables, ne répond pas. Mais, autour d’elle, tout devient blanc, de cette blancheur de neige, immaculée et froide, mais pas comme celle qui avait aveuglé ses yeux, sur le balcon, tout à l’heure ; cette blancheur-là est comme une concentration de lumière. 
«Pourquoi abandonner ? Tu es si jeune. L’espoir arrive, il n’est pas loin»
La voix semble venir de la lumière elle-même. Sigrid l’observe intensément, à se brûler les rétines ; une silhouette se détache peu à peu, comme issue des limbes : c’est un homme, jeune et blond, les cheveux mi-longs et lisses, il a une branche de gui à son côté. Ses yeux sont gris et froids. Sigrid sent un frisson lui parcourir la peau lorsqu’elle se rend compte qu’il est aveugle. Son visage est bienveillant, il lui sourit.
«Pourquoi veux-tu abandonner ? Le combat n’est pas fini, lui dit-il
-Quel combat ?
-Le Grand combat, il n’est pas arrivé. Et tu dois être là.
-De quoi parlez-vous ? Je ne comprends pas ! Je veux retourner chez moi ! crie-t-elle, tournant sur elle-même pour chercher une porte, une faille, une sortie, mais elle n’en trouve pas.
-Père et Mère savent bien que nous t’imposons une lourde charge. Mais tu es importante, Sigrid, et nous aurons grand besoin de toi.
-Père et Mère ? C’est toi et ta famille qui êtes à l’origine de tout ça ? De toutes ses douleurs ? Réponds ! hurle-t-elle en s’avançant d’un pas menaçant vers lui. Je t’ai posé une question. REPONDS !
-Ce n’est pas nous qui sommes responsables. C’est ta nature, lui répondit-il d’une voix tranquille.
-Ma nature ?
-N’abandonne pas Sigrid. Nous t’attendons pour bientôt.»
La jeune fille se redresse brutalement dans son lit ; s’est-elle vraiment endormie ? Cette conversation avait semblé si réelle. Quel était cette homme ? Même dans le cas où il ne serait qu’une manifestation de son subconscient perturbé, la question valait le coup. Pourquoi portait-il une branche de gui ? Elle se promit d’emprunter un livre sur l’interprétation des rêves à la bibliothèque. Evidemment, cela n’avait pu être qu’un rêve. Sigrid, déçue et secouée, parcoure d’un regard sa chambre, dont les murs blancs sont encore nus, elle n’a pas encore pris le temps de se demander comment elle pourrait les décorer. Quelque chose attire son attention sur sa table de nuit : un anneau d’or, très fin, se trouve posé-là. Intriguée, elle n’ose pas y toucher. Une inscription se trouve dessus ; il est écrit : «L’espoir est vain sans combat». La jeune fille se dit qu’elle aurait plutôt écrit : «Le combat est vain sans espoir». Cette phrase-là n’a pas de sens ! Sans toujours oser y toucher, Sigrid décide qu’elle a besoin de prendre l’air. Elle s’habille rapidement et part en claquant la porte. 


Le début se trouve quelques articles plus bas.

samedi 9 avril 2011

Let me be your starlight

Sunshine

J'ai dit que j'écrirai sur toi. Je savais ce que j'avais envie de dire. Mais maintenant, je ne sais plus. Très vite, tu t'es fait une place dans ma vie, comme cette eau qui s'infiltre dans la roche, avec facilité, avec douceur. Et aujourd'hui, tu es là, près de moi, chaque jour je ne te quitte que pour te retrouver chaque soir. Et avec toi, je vis mes vingt ans : manger des pizzas en regardant Criminal Minds, fumer un peu, dormir beaucoup, faire l'amour encore plus, et faire des projets. Cette vie sera partie en fumée avant que je le réalise, alors je veux la vivre. "Life should be lived for the seizing of the moment". Je te dis mes blessures, et tu me fais comprendre que je dois les laisser derrière moi. "Je te ferai aller mieux" me dis-tu doucement, "Attends que j'ai mon petit sachet" ajoutes-tu avec ton petit air moqueur. Et je ris parce que je crois que c'est vrai. "Nos cicatrices nous rappellent d'où nous venons, elle ne doivent pas nous dire où aller". Je comprends. Tu rends mes journées drôles, tu dédramatises mes douleurs, tu les remets à leur place, celle qu'elles n'auraient jamais du quitter, celle du souvenir que l'on range soigneusement sans lui permettre de surgir à chaque instant, tu me rends plus légère. Deux mois seulement et pourtant. Je ne pensais pas cette vie possible. Mes noirceurs ne te font pas peur. Et je t'aime.

mardi 5 avril 2011


Nota bene : ne plus couper trop de cheveux d'un coup.
Nota bene II : aller chez le coiffeur pour que mes cheveux retrouve une couleur normale.