Depuis trois jours, trois jours qui m'ont paru longs comme une vie, je m'enfonce dans la crâne l'idée que c'est fini. Sa voix au téléphone, ses quelques messages : froids et calmes, cela veut tout dire. Et comme pour me rappeler partout sa présence, les souvenirs attachés à ces endroits particuliers où nous allions surgissent devant mes yeux pour les voiler de larmes. Comble de l'ironie : les deux techniciens informatiques qui répondent à mes mails suite à des problèmes de connexion sur deux sites différents s'appellent Frédéric. Un garçon avec qui je discute pour essayer de me changer les idées me dit qu'il fait des études dans le domaine de l'écologie et du développement durable. Trois fois de battre alors mon coeur s'est arrêté. Je me répète encore et encore : "Noémie, il va te quitter, prépare-toi à ça, ça fera moins mal". Encore et encore et encore et encore et encore.
Mais il reste toujours une saleté d'espoir de merde qui me chuchote : "Peut-être que...". Va te faire enculer. Je ne dis jamais ça, je trouve ça irrespectueux au possible. Mais là, excusez-moi, il n'y a pas d'autre mot, d'autre choix. Nietzsche avait sûrement raison quand il disait de l'espoir que c'était le plus grand maux de l'humanité : nous nous entêtons à nous faire du mal au lieu d'abandonner. Je voudrais abandonner, me détacher, mais je n'y arrive pas parce que j'y crois encore un peu. Un peu beaucoup. Mais c'est malgré moi parce que, raisonnablement, je sais qu'il va partir et s'enlever à moi. Je le sais, je le sens. ça paraît inévitable. Alors, on peut toujours essayer de se consoler en se disant "Si ça se trouve c'est mieux comme ça", mais c'est là que tout l'être hurle "NON".
Alors pendant que tout en moi n'est que cri et que mon coeur se déchire doucement, lambeau par lambeau, dans une douleur continue et fiévreuse, je tente d'aller bien. Ou du moins pas trop mal.
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