lundi 26 juillet 2010

Le sortilège de la nuit

C'est lorsque la renarde s'endort qu'elle est la plus dangereuse. On ne se méfie jamais assez de l'eau qui dort. Et c'est une belle eau qui s'endort à vos 

côtés. Elle est dangereuse car dans l'infinité de ses songes elle laisse son corps à l'abandon, et il s'anime souvent de toutes les passions qu'il cache 

pendant le jour, passion de mort et passion dévorante. Ne la surprenez pas en plein sommeil : la nuit enfouie au fond d'elle, en se retirant, chercherait à 

vous entraîner avec elle, et la renarde vous broierait le poignet, sans vous reconnaître. Une fois réveillée, navrée de ce qu'aura fait son poison, elle se 

blottira contre vous. Alors vous oublierez à nouveau l'eau qui dort. Jusqu'à la prochaine fois.

dimanche 25 juillet 2010

Ne peut-il donc pas comprendre. 
Je suis quelqu'un de lent, je déteste me presser, depuis que je suis petite je suis lente : lente pour boire mon biberon, lente pour écrire, lente pour manger, lente pour m'endormir, lente pour jouir. Lente à tirer un trait. A tourner la page. Je voudrais simplement ne plus lui parler pendant le temps qu'il faudra à mon coeur pour recoller ses petits morceaux qui traînent encore ça et là, ceux que l'on met du temps à retrouver parce qu'ils sont passés sous les meubles. Quelques semaines, quelques mois, quelques années, je n'en sais rien mais j'ai besoin de faire le deuil de cette relation. Parce qu'il faudra bien qu'un jour j'arrête de pleurer en y pensant. 

Laisse-moi tranquille. Ne me pose plus de questions. Je ne supporte plus. Laisse-moi vivre l'aurore qui s'est annoncée depuis quelques temps déjà, la vivre sans penser au jour qui viendra. Je ne veux plus être sérieuse, je ne veux plus être grave, je ne veux plus river ma relation au sol sous prétexte que c'est plus sécurisant, je ne veux plus penser bague, appartement commun, mariage, bébé, mais juste aux prochains moments que j'aurais avec lui, pouvoir me dire, à chaque fois qu'il part, que même s'il ne revenait pas, je pourrais dire "Merci d'avoir enchanté ma vie". Ne pas pleurer ? Il ne faut pas trop me demander. Mais partir plus sereinement, avec seulement des souvenirs de bonheur. C'est ce qu'il m'offre, et j'accepte.

Bien sûr que je dois me faire violence. J'ai toujours été idéaliste, trop. Je vais trop vite et je gâche, je suis déçue. Je ne veux plus reproduire les mêmes conneries, je sais qu'il est là pour me modérer, pour me rappeler : "Si ça se trouve demain j'meurs en m'étouffant avec un haricot, alors tu ferais mieux de profiter de moi tant qu'il est encore tant. On sait pas ce qui peut se passer, on peut jamais savoir. Pour l'instant, arrête de penser à ce genre de truc que j'aime pas quand t'y penses, et fais-moi un câlin". Voilà le genre de chose qu'il pourrait me dire. Et puis il me ferait sourire en disant une blague nulle, et pour lui ce serait une toute petite victoire. Je suis un sale caractère qui a besoin que parfois on tire sur la laisse.

Tu n'as pas besoin de me parler.
Je m'avance peut-être en disant que ça sera difficile, mais si tu me lis, s'il te plaît, fais cet effort.
Sinon je le ferai pour deux.

jeudi 22 juillet 2010

"J'aime entendre ton coeur qui bat, tu sais je crois qu'il chante pour moi, mais en douceur, comme ça tout bas, comme un sourd"


Et si la vie paraît niaise à en mourir, c'est parce qu'elle l'est. C'est entendre "La vie en rose" d'Edith Piaf alors qu'on est avec celui qu'on aime, c'est lui dire "J'aime les câlins, mais tu sais ce que j'aime encore plus ? -Non, dis. -Toi", c'est entendre résonner dans sa tête le doux surnom qu'il n'osait pas dire. C'est niais, c'est niais, mais que la niaiserie rend heureux ! C'est idiot au fond, et on se rappelle bien trop vite que ce bonheur ne tiendra toujours qu'à un fil. Car comme l'a si bien dit Jean Cocteau : "Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n’est jamais simple, son présent n’est qu’indicatif, et son futur est toujours conditionnel". Mais pourquoi se priver du bonheur, si court soit-il, sous prétexte que nous pourrions hypothétiquement le perdre et en souffrir ? Je ne veux pas me poser de question, mais simplement vivre les moments qu'il me donne, puisqu'il n'y a pas de raison que cela ne marche pas.

Je voulais écrire plus. Je n'y arrive pas. Les larmes me suffoquent. Larmes de joie.


mardi 20 juillet 2010

Untiensvautmieuxquedeuxtulauras

"Pardonne moi.
Si la douleur remue tout, qu'elle me broie,
De t'aimer comme un fou que tu n'es pas,
Pardonne moi.

Pardonne moi 
La profondeur de mon amour pour toi, 
Si c'est du sang qui coule au fond de moi,
Pardonne-la.

Prince noir,
Délivre-moi de mon sang,
D'un espoir,
Car en moi guette un silence sans fard,
Un nulle part"

lundi 19 juillet 2010

Rien n'est si compliqué.

"TAISEZ-VOUS, ICONOCLASTE. CE NE SONT PAS DES NIAISERIES."

dimanche 18 juillet 2010

"Marcher dans le sable. Se sentir coupable. Dans les herbes hautes. C'est sûr tout est de ma faute"

Fallait-il vraiment que tu noies ma tristesse de cette façon ? Noémie, comment as-tu pu croire qu'avec ton tempérament tu allais vraiment pouvoir vivre cela à la légère ? Voilà les mots que l'on pourrait me dire, et que je me dis seule. "Je me les sers avec assez de verve et ne souffre pas qu'un autre me les serve". Non non, je n'ai pas le panache de Cyrano, c'est juste que quand je me fais ma propre morale, je pleure moins.


















Pleure car tu l'as mérité.






















Comment je compte tourner mon affaire ? Grande question. Existentielle. Du moins en ce moment. Et c'est sans oublier les quarante indiscrétions tenues cachées. Je ne sais pas je ne sais pas je ne sais pas. J'aimerais pouvoir dire "Laissez-moi", ou, comme dans la chanson, "Arrêtez avec vos questions", mais ça ne servirait à rien puisque je me fait souffrir moi-même.


Je l'ai voulu, je l'ai eu. Ne pourrais-je pas m'en contenter ? Revivre ce mystère encore quelque fois jusqu'à ce que je me lasse et partir sans regret ni remord. J'essaye. Mais je dois faire cas de mon chaton, je ne veux que son bonheur, même si cela passe par une souffrance -ceux qui savent pourquoi ils souffrent sont toujours moins malheureux que ceux qui ne trouvent pas de cause à leur malheur. Et je rêve secrètement d'une cicatrice dans la main gauche qui pulserait de souffrance.






Le temps ne passe pas, le temps ne passe pas,
Mercredi n'arrive pas
Ou plutôt arrive au pas.

vendredi 2 juillet 2010

You're leaving the dream sector.


Sur ma peau s'exhale l'odeur d'un été plus que prometteur. La nuit fut sauvageonne, elle me prit dans ses bras longtemps, moi la petite fille qui n'arrivait pas à dormir. Je marchais deux heures durant avant de retrouver mon point de chute. Le lit m'attendais, il me fit un sourire dans la pénombre du soir, et je rêvais d'un homme qui me porterait jusqu'à lui. Sauvages, mes rêves, mes doigts qui s'agrippaient à l'oreiller, ma tête qui se jetait en arrière, tout pour chercher un peu d'air, celui que la nuit aurait expiré et qui sentirait les flammes, la forêt et doucement l'alcool. La nuit m'a vaincue, je repose dans ses bras, longtemps, longtemps, je ne cherche plus le sommeil, j'attends et je regarde le visage qui pourrait se dessiner si la nuit était humaine, un homme qui me tiendrait contre lui. Tout fini, ces rêveries, lorsque vers 4h30 du matin, je m'endors enfin.