jeudi 29 avril 2010

mardi 27 avril 2010

Odin, give me your eyes.

C'est une angoisse qui me tenaille le ventre et m'empêche de manger, je me force à finir, à avaler. Pourquoi l'angoisse ? Pourquoi angoisser ? Je ne sais pas, je ne comprends pas. Tout va bien pourtant. A midi je dis à Audrey "C'est comme si quelque chose de mal allait se passer".

A disturbance in the Force, a huge disturbance in the Force. 

jeudi 22 avril 2010

La sylphide des HLM.

Je n'aime pas être seule, ici, seule dans le calme pesant et palpable de notre appartement. Audrey n'est pas là pour la soirée, j'éteins le télé à regret, le fond sonore qu'elle me procure vaut-il l'énergie qu'il coûte ? Objectivement non. Subjectivement oui. Les murs se retrouvent en tête à tête avec moi. Ils sont indifférents, seulement occupés à se renvoyer l'écho du tic-tac de la montre, ping-pong invisible. Le relief de l'angoisse sous la lumière crue. J'aimerais échanger ma place avec celle de ces murs, me fondre dans l'épaisseur froide et sans lumière, y rester quelques heures, caresser ma claustromanie que d'habitude je chasse et sentir la sérénité d'être enfermée sans lumière dans ce cocon de plâtre et d'enduit.

"Oeillère de la nuit Nudité"
dit Aragon.

mardi 20 avril 2010

My blood will be your wine : drink me --jusqu'à la lie.

Le sang le sang le sang, mon sang que je ne supporte pas. Un sang contradictoire, un sang gaulois, bleu ou vert, à la fois plein de hargne et de tendresse ; ça, ce n'est pas forcément contradictoire, la composante principale est une force sous-jacente, une agressivité vitale qui perce dans tous mes gestes. Au moindre effleurement elle jaillit. Le sang dont j'ai si peur, le sang dont je ne peux envisager le cycle infini et continu dans mon propre corps sans le sentir défaillir : j'aimerais le vomir pour le remplacer par de l'eau de rose. Sens mon coeur battre et s'affoler de ce qu'il boit à chaque seconde sans pouvoir rien recracher, il bat, ah ! il bat à contrecoeur, quelle ironie. Si je touche quelque chose en le serrant trop fort le rouge refoulera jusque dans la pointe de mes cheveux et je serai comme la gardienne du Tartare, selon Virgile, les cheveux entourés de bandelettes sanglantes. Cruens en latin : le sang est cruel, cruel, cruel. 

Au propre comme au figuré, je ne comprends pas mon sang. Il est contradictoire, tiraillé entre deux extrêmes, comme le prince des Salina, comme Fabrizio dans le Guépard. 
J'ai un flegme, une essence pragmatique et rationnelle, une agressivité froide et acerbe, une pensée rectiligne, des brouillons qui n'en sont pas, soignés et carrés, une fierté stérile et presque astrale, une raideur, une maîtrise. Un tempérament nordique, les bois de Forêt Noire d'où venait mes ancêtres.
J'ai une hargne, une agressivité coléreuse et enflammée, des nerfs qui courent juste sous la peau, une voix perçante, une envie de volupté paresseuse, de faire l'amour des heures durant, une flaque d'essence qu'un rien allume, un rire percutant et contagieux. Le Sud qui pointe le bout de son nez, héritage inconnu, comme le manque de fer chronique et les globules rouges plus petits que la moyenne qui causent une fatigue rapide, commune aux gens du Sud.

Noémie Di Salina. Pourquoi pas.
Il faut savoir réprimer l'un par l'autre, soulever l'un par l'autre, trouver l'équilibre.
Sang ravageur, sang salvateur.


"Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés."


lundi 19 avril 2010

Urgent besoin d'une tapette à mouche.

She's A PEST.
She's A PEST.
She's A PEST.

C'est Franchement Déconcertant.
Haha.

samedi 17 avril 2010

Botticelli mon amour.

Jeudi soir je fis un étrange rêve. Je dormais avec le Printemps : je me souviens que je l'aimais comme l'on aime quelqu'un de très proche, quelqu'un que l'on retrouve avec plaisir, bien sûr, le printemps après l'hiver. Il m'aimait de même. Je sentais ses baisers frissonnants, ses caresses d'abord discrètes, son souffle plein de fleurs et de bourgeons, de soleil et de douce chaleur ; il avait des les yeux toutes les fleurs, la primevère joyeuse, le lilas envoûtant, la rose douce, la pâquerette simple. Il m'aimait et il m'aima, cette nuit-là, le printemps aux yeux de fleurs, à la peau douce, et sans visage, anonyme et universel. Je me souviens, il se pencha vers moi pour me demander d'allumer une lumière, car "J'aimerais te voir", me dit-il. Bien sûr qu'il devait avoir un visage, mais je ne me le rappelle pas. Je ne voulais que ses yeux, ses yeux qui me regardaient de toute leur âme.

Je me réveille brusquement, il n'est que 6h30 du matin, Frédéric dort à côté de moi et sans m'en rendre compte je me suis rapprochée de lui durant mon sommeil, et en me réveillant je l'éveille aussi ; je repense à mon rêve, où le Printemps était couché à sa place, avec moi. Je ne lui dis rien, j'ai un peu honte. Mais il me prend dans ses bras, un bonjour encore tout tâché de songes, m'embrasse sur la joue.



Ce printemps, c'est ce que je veux être. Ou plutôt ce Printemps.
La douceur des pétales nouveaux nés et des bourgeons.
La volupté d'un bouton sur le point d'éclore.
La tendresse du parfum du groseillier à fleurs.
L'extase d'un ciel bleu et pur.

mercredi 14 avril 2010

Beginning of my new life







- I do sport exercises every evening

- I said to Guillaume that I like him

- I don't argue with Loic anymore

Little things for big changes.
To be continued...


lundi 12 avril 2010

WAVES

Remuons ce sang trop longtemps endormi dans les tréfonds du coeur, les endroits que l'on atteint jamais : les doutes sont balayés, fétus de paille au vent. Une redécouverte de soi-même, de ce qu'on a vraiment envie d'être et ce qu'on sera. Et si les larmes inondent l'oreiller, ce n'est pas de la tristesse, c'est de la gratitude, car quelqu'un est derrière tout cela, ce remue-ménage, ce nettoyage de printemps viscéral et cérébral, et le sang du Nord qui dormait dans mes veines s'éveille et s'étire en moi comme un chat revenu d'un long sommeil. Quelqu'un est derrière tout ça. Son nom est D., celui qui fut là toujours pour rallumer les torches, cette sensation de bloc dans la poitrine, comme un coup, le mouvement que l'on fait quand on allume un briquet. Alors que je me croyais plus éloignée de lui que jamais je ne l'ai été, il est encore là, avec moi. Il me souffle les projets que j'ai et que je n'ai jamais réalisé, il me dit "Il est temps, Noémie, d'abandonner cette armure que tu portes et de sauter dans le vide, il est temps d'être ce que tu veux être, de redonner sa liberté à ton corps trop longtemps écrasé sous le poids de ton esprit. Il est temps, petite Noémie, tu deviens grande."

Alors je décide que je ne serai plus agressive, que je ne marcherai plus en regardant mes pieds, que je sourirai aux inconnus, que je me tiendrai droite, que je ferai du sport, que je cesserai d'être timorée, que je réussirai mes études, que je me donnerai à fond.

Je me rends compte que j'ai négligé mon frère, ma soeur, je ne supportais pas qu'ils me touchent même, et c'est terrible. Je décide aussi que je ferai plus de choses avec mon frère, recommencer à jouer en réseau, même une heure, pour être avec lui, et Lucile, si tu lis cela (ce que je crois), j'ai toujours rêvé d'une relation effective avec toi, alors maintenant, si tu le veux bien, j'aimerais vraiment être ta soeur, je veux que nous réalisions notre projet, j'aimerais qu'on se parle la semaine, quand je suis à Strasbourg, être un peu dans ta vie, qu'on partage des choses ; après 16 ans, il serait temps de commencer non ?

J'ai un frère qui n'est pas tout à fait de mon sang, que je n'avais pas vu depuis six ans. Celui-ci, je décide de ne plus le perdre de vue, de le garder. Il a suffit de quelques mots pour rouvrir les coeurs, il m'a acceptée comme soeur, et je n'ai pas peur aujourd'hui de lui dire que je l'aime. Je décide aussi de le lui dire, de ne plus avoir peur ; quand ce matin-là il m'a serré dans ses bras et me disant "Je t'aime aussi", j'ai compris que je n'avais jamais eu de raison d'avoir peur. Cet amour-là, qui est réellement celui d'un frère et d'une soeur, je ne veux pas le perdre.

J'ai une amie, ma plus ancienne amie ; je l'ai parfois négligée, je l'ai parfois blessée, mais elle est toujours là. Je n'ai jamais répondu à ta demande, te dire tes défauts : je crois que tu n'en à qu'un seul véritable, tu es tête en l'air et parfois tu ne te rends pas compte. Tu ne m'en voudras pas d'écrire cela ici. Je me demande souvent ce que je ferai si tu n'étais pas là. Je n'arrive pas à répondre. Alors reste toujours, s'il te plaît, c'est décidé, je ne me cacherai plus derrière cette froideur qui te hérisse, cette colère glacée qui te semble, avec raison, claquer comme un fouet au-dessus de ta tête : elle ne devrait pas t'être adressée, par à toi. Je te promets, je l'abandonne. Mais reste toujours.

J'ai un amoureux, un amant, un futur fiancé, un futur mari, un futur papa, quelqu'un qui m'aime, qui m'aime de l'amour le plus simple du monde, épuré comme du cristal, vierge de questions et de doutes. Combien de fois m'en suis-je voulu, je ne te traite pas toujours comme je devrais, je ne mesure pas ma chance de t'avoir je crois. Quel banalité de propos, déclaration d'amour et lieux communs ! Et pourtant que de vérité dans ses phrases si lisses qu'elles paraissent vides de sens et de sentiment. J'ai souvent douté, trop souvent, personne ne le sait. Alors je regarde en moi, et j'attends de sentir la flamme ; le jour où elle ne sera plus là je ne pourrai plus que pleurer. Mais elle est toujours là. Et lorsque, couchés ensemble sur ton canapé, nous regardons une rediffusion de Super Nanny, je me blotti contre toi et que tu me dis "Je t'aime", là seulement mon coeur s'apaise pour une minute, le flot de pensées se fige et il n'y a plus que Nous. Je ne veux que toi. Je promets que je ne m'énerverai plus pour rien, que je ne me fâcherai plus. Je ne veux que toi.

Je pourrais continuer encore longtemps. Je pourrais dire que j'ai une amie qui vit pour le cinéma, et que je décide que je veux la connaître plus ; je pourrais dire que j'ai une amie peu sûre d'elle, qui fait des bêtises parfois, et que je décide de la soutenir toujours ; je pourrais dire que j'ai une amie comédienne, et que je décide de la laisser m'aider ; je pourrais dire que j'ai une amie infirmière, que je décide de voir beaucoup plus souvent ; je pourrais dire que j'ai un ami poète, et que je décide d'être vraiment son amie ; je pourrais dire que j'ai une amie qui aime les canards, que je décide de me rapprocher d'elle ; je pourrais dire que j'ai une amie qui refuse encore de s'ouvrir à moi, et malgré tout je décide que je l'aime et que je ne veux vraiment pas la perdre.

Tout cela dans le temps d'un battement de coeur, le soir, enfouie dans mes draps. La vague me traverse. Etrangement, ce soir-là, je dors bien.

dimanche 11 avril 2010

Dessine-moi un mouton

Quelle solitude

De mourir
Sans certitude
D'être au moins

Une particule
De vie
Un point minuscule
Utile à quelqu'un

Quelle solitude
D'ignorer
Ce que les yeux
Ne peuvent pas voir

Le monde adulte
Isolé
Un monde abrupt
Et là, je broie du noir

Dessine-moi un mouton
Le ciel est vide sans imagination
C'est ça
Dessine-moi un mouton
Redevenir l'enfant que nous étions
Dessine-moi un mouton
Le monde est triste sans imagination
C'est ça
Dessine-moi un mouton
Apprivoiser l'absurdité du Monde

Quelle solitude
De se dire
Que la morsure
Du temps n'est rien

Le rêve est bulle
De vie
Un bien majuscule
Utile au chagrin


Déconfiture
Des pépins
Mais je veux croire
En l'au-delà

Et vivre est dur
Toujours un choix
Mais je jure
Que le monde est à moi

Dessine-moi un mouton
Le ciel est vide sans imagination
C'est ça
Dessine-moi un mouton
Redevenir l'enfant que nous étions
Dessine-moi un mouton
Le monde est triste sans imagination
C'est ça
Dessine-moi un mouton
Apprivoiser l'absurdité du Monde

Il est à moi...
Il est à moi...
Il est à moi...
Il est à moi...Le Monde

Dessine-moi un mouton
Le ciel est vide sans imagination
C'est ça
Dessine-moi un mouton
Redevenir l'enfant que nous étions
Dessine-moi un mouton
Le monde est triste sans imagination
C'est ça
Dessine-moi un mouton
Apprivoiser l'absurdité du Monde

samedi 10 avril 2010

Lettre d'une enfant aux cheveux sombres et aux yeux bleus

Noémie


Noémie tu et tré belle et tu a 18 ans et tu a des cheveau noir et tu et une prinssece et tu a un bau talon.






C'est-à-dire, après explications :
Noémie tu es très belle et tu as 18 ans, tu as des cheveux noirs, tu es une princesse et tu as un beau talent.

Merci Maéva
<3

jeudi 8 avril 2010

Blossom

Comme c'est terrible d'aimer.
Comme c'est terrible de croire, d'avoir la foi.
Comme c'est terrible d'être heureux.
La certitude, une tulipe blanche qui s'épanche dans les coeurs, le long de la colonne vertébrale.

Je ne sais quoi lui dire, à mon amie, parce que je le comprends tellement bien ; je veux la rassurer, je sais que mes paroles ne la rendent que plus triste. Alors je me tais. Elle me dit "Mais je sais que tu seras là" et je réponds "Oui, je serai là, toujours". Mais je regrette de ne pouvoir faire quelque chose qu'après. L'impuissance devant le malheur et la détresse de ceux que nous aimons. Je voudrais pouvoir le porter à leur place, une fleur blanche qui deviendrait noire, s'imprégnant, purifiant les coeurs troublés de nuages. J'aimerais, j'aimerais. Je ne peux qu'offrir la minceur de mon corps pour supporter le corps, l'âme et la tête blessés, si vidant de leurs larmes, jusqu'à ce que le plaie fasse moins mal. 

Je me souviens comme elle fut là pour moi, ce soir où je pleurais dans ces bras des sanglots retenus depuis le point du jour. Elle me calma. Elle me calma tout à fait. Pour la première fois depuis très longtemps, je laissais quelqu'un toucher mes poignets, et même y dessiner. Arabesques et fleurs, toute sa personne dans cette esquisse. Ce petit corps trouvera sa place contre le mien, et à mon tour je calmerai sa détresse, pour quelques heures, pour quelques jours, si cela doit arriver. Je ne l'espère pas car je sens déjà sa peine alors même qu'elle est loin. Je voudrais, sur son visage, toujours ce sourire qui a du mal à se maîtriser, cette vie qu'il dégage.

mercredi 7 avril 2010

?



"CE QUI COMPTE DANS L'HOMME, C'EST LE MOULIN A VENT."
Yvan Audouard. 


mardi 6 avril 2010

Pink Elephant

Le ciel bleu sens la fleur d'oranger, le soleil coule sur la peau. Je mange des tartines de pains grillées largement tartinées de Lime Curd, je mange du printemps, un extrait de printemps qui se conserve au frigo. Que la vie est belle quand on peut tout attendre d'elle.

Pour la première fois, j'envisage de partir, pour faire ce que je veux vraiment faire. "Si je dois partir à Paris pour aller à l'Institut National du Patrimoine, si j'ai eu le concours, tu me suivras, dans deux ans ? -Non, enfin si j'aurais terminé en fait, si tout se passe bien, ça serait chercher du boulot là-bas. -Oui. -Oui, je pense, si je peux je le ferais". Partir à Paris. Ou à Caen, ou à Dijon. Archiviste, conservatrice, libraire historique, ces choses-là. Je ne sais pas si j'ai ma chance. Je sais juste que ça serait trop bête de ne pas essayer. Alice a suivit le lapin blanc, je suis mon éléphant rose.