"Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri".
Dans l'église, face à Jésus sortant du tombeau, je sais que j'ai trouvé une sorte d'apaisement. J'ai soigné mon malaise face à Loic, je n'ai plus cette gêne quand je lui parle ; la métamorphose suit son cours, elle est en bonne voie. D'abord il a fallut couper, et les cheveux tombe en même temps que quatre années laborieuses ; ensuite il a fallut s'ouvrir, peu à peu, et c'est la frange qui disparaît pour dégager le regard, source de vie, et l'esprit, source de lucidité, c'est arrivé un peu tard, ça a encore réussi à gâcher quelque chose, à emporter quelque chose dans sa chute pour mieux faire mal ; mais justement, arrive la dernière étape, il a faut changer de vision, abandonner le noir et blanc, le tout-bien ou tout-mauvais et la passer au prisme, alors on change la couleur des cheveux, et symboliquement c'est d'état d'esprit qu'on change.
De ce que nous avons discuté vendredi soir, je ne parlerai plus. Cela ne sert à rien d'autre qu'à créer une souffrance qui naît des mots qu'on prononce, parce qu'on ne sait pas dire l'entre-deux, et comme ce n'est pas tout rose on en déduit, à tort, que c'est tout noir. Pourtant c'est d'un beau violine : une couleur difficile à porter, mais tellement belle. Et puis, elle va très bien avec ma nouvelle couleur de cheveux.
"J'aime mieux, me dit maman, ça fait plus joyeux".
Bonjour je m'appelle Noémie, j'ai 19 ans, 8 mois, 9 jours, et comme les pays qui ont signé le protocole de Kyoto se sont engagés à réduire leur émission de CO2, je m'engage à réduire drastiquement mes émissions de larmes. Eh, ça ne le paraît pas, mais c'est la révolution.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire