mercredi 30 juin 2010

Hot summer night


Lorsque la nuit tombe, Noémie se dévergonde.
A 1h07 du matin, elle n'est plus que Victoire, le plus profond d'elle-même, qui arrête enfin de réfléchir aux conséquences de ses actes et fait ce qui lui plaît (lui plaît, lui plaît, lui plaît !)
Tout ça pour un mail.
Il faisait vraiment très chaud.

mardi 29 juin 2010

"Aujourd'hui est le premier jour du reste de ma vie" Jacques Salomé


J'envisageais le fait de le revoir comme une douleur qui ne ferait que raviver mes plaies ; et en effet je pleurais, voyant le mal que j'avais causé, la souffrance au fond de ses yeux et ses mains qui tremblaient, et surtout ces paroles qui m'arrachèrent le coeur : "J'allais changer". Tout se disloqua et vola en éclats. J'avais attendu ces mots et ils venaient enfin : trop tard. Je cru fondre de chagrin. En partant je suffoquais.

Il me demande de revenir, j'accepte avec difficulté. Pourtant tout se passe mieux, nous parlons. Je me sens mieux avec lui s'il se dit mon ami, je garde pour lui une grande tendresse, une tendresse qui vient du fond de mon coeur

dimanche 20 juin 2010

What I've done



Quelqu'un me tiendrait-il les cheveux, quelqu'un me soutiendrait-il pendant que je vomis quatre années de sentiments ?


jeudi 17 juin 2010

Manifeste d'une jeune fille rangée

J'avais raison d'avoir peur de cette année d'hypokhâgne : sentant les changements, un an en avance, faisant crise d'angoisse sur crise d'angoisse tout l'été, je freinais des quatre fers pour éviter l'obstacle. Autant essayer de slalomer entre les gouttes de pluie durant une averse de mars. Je tirais les runes il y a quelques mois : elles me disaient beaucoup de bien, mais au final m'annonçait une catastrophe. Elle a eu lieu, j'ai détruit tous mes anciens rêves & idéaux, petits à petits, je les ai grignotés sans m'en rendre compte. J'ai changé, tout bêtement. Ca a été douloureux : arracher de son coeur les étoiles, même éteintes, ou plutôt SURTOUT éteintes, vous fait souffrir jusque dans vos atomes ; se rendre compte qu'on désire autre chose. Complètement autre chose. Je fais une liste, un manifeste, je manifeste, je me crie à moi-même et aux autres, comme un nouveau départ.

-Je veux une relation où je ne me pose plus cent mille milliards (de poème ? Non : ) de questions, où je profite de l'instant présent, de celui qui est avec moi, sans arrière-pensées
-Je ne veux plus me projeter trop vite, ne pas me dire au bout d'un mois, même amoureuse, qu'il sera le père  de mes enfants, avoir juste une relation saine même si elle ne dure que deux semaines
-Je veux m'assumer enfin, ne plus cacher mon corps, ne plus cacher que j'aime faire l'amour, que j'ai des désirs et des fantasmes qui méritent d'être satisfaits
-Ne plus avoir peur de dire, de demander, de questionner, libérer enfin la parole
-Se dire que si je ne suis pas amoureuse, ce n'est pas grave, ça viendra peut-être, ou ça ne viendra pas, j'ai 19 ans et j'ai le temps
-Trouver quelqu'un qui saura me taper sur les doigts, me dire quand je déconne, quelqu'un avec qui je pourrais avoir une bonne fois une vraie dispute qui se règlera d'elle-même quand tout sera dit, DIT ENFIN, et pourquoi pas venir mourir sur l'oreiller
-Ne plus avoir peur pour son avenir, parce qu'on ne peut rien prévoir précisément, faire son possible pour réussir, vouloir réussir, et pourquoi pas, y arriver vraiment


Tout ce que j'ai toujours voulu faire et être sans jamais oser. Il fallait que cela me fasse du mal. Il fallait que je souffre. Il fallait que je pleure. Le plus difficile, c'est quand la dent perce : it's hurts. Mais ça fini par passer, et alors on croque avec plaisir.

LES PHARES, Baudelaire


Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer;




Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays;




Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d'un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement;




Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts;




Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand coeur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats;




Watteau, ce carnaval où bien des coeurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant;




Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De foetus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas;




Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber;




Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes;
C'est pour les coeurs mortels un divin opium!

C'est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix;
C'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois!

Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !

lundi 14 juin 2010

. . . _ _ _ . . . (Pour ceux qui savent lire le morse couramment)


Alors comme un avaleur de sabre je garde l'épée au fond de ma gorge, je le cache.
Que tout s'arrête, je vous en prie, je me noie dans mon sang.
Chaque mot est une douleur plus grande.
Mais je sais aujourd'hui que même si je crache mon coeur, je saurais trouver quelqu'un pour m'en donner un nouveau, car "Un jour ou l'autre, il faut qu'on saute : tenter le voyage, trouver le courage".
LE COURAGE.
Aidez-moi.

dimanche 6 juin 2010

Quelques grains de sable au milieu de ce gigantesque désert



Pleurer le cri ratisser la spirale c'est infernal sens dessus dessous sans queue ni tête le flot de pensée l'amour courant d'air fenêtre changer d'appartement vitre sale papillon chaleur étouffante ça ne s'arrête jamais dans ma tête le courant la chaîne un instant le volet je m'arrête un vide penser que je pense penser que je dois penser un vide qui est un plein pardon je ne sais pas pourquoi inconscient rêve aveugle dictionnaire des rêves les runes je suis une sorcière contrariée rires de Frédéric Audrey et Ludovic le L de Loic le badminton il y avait trop de vent la marguerite il me dit enfin il parle les larmes il a pleuré soulagement huile essentielle de lavande sommeil lampe allumée bestiole moustique dans la lampe ampoule mais pas idée hahaha couette trop chaude transpiration se lisser les cheveux demain à nouveau ongles roses ça ne veut pas s'arrête ça ne veut pas s'arrêter ça ne veut pas s'arrêter je ne peux pas m'arrêter de penser. STOP.


La découverte ou l'ignorance





Try Yann *

Le breton est-il ma langue maternelle ? Non : Je suis né à Nantes où on ne le parle pas. Suis-je même breton ? Vraiment, je le crois, mais de pur race ? Qu'en sais-je et qu'importe. Séparatiste ? Autonomiste ? Régionaliste ? Oui et non : Différent. Mais alors, vous ne comprenez plus : qu'appelons-nous être breton, et d'abord, pourquoi l'être ? Français d'état civil, je suis nommé Français, j'assume à chaque instant ma situation de Français. Mon appartenance à la Bretagne n'est en revanche qu'une qualité facultative que je peux parfaitement renier ou méconnaître. Je l'ai d'ailleurs fait ; j'ai longtemps ignoré que j'étais Breton. Français sans problème, il me faut donc vivre la Bretagne en surplus, et pour mieux dire, en conscience. Si je perds cette conscience, la Bretagne cesse d'être en moi. Si tous les Bretons la perdent, elle cesse absolument d'être. La Bretagne n'a pas de papiers, elle n'existe que si à chaque génération des hommes se reconnaissent Bretons. A cette heure, des enfants naissent en Bretagne : seront-ils bretons ? Nul ne le sait. A chacun, l'âge venu, la découverte, ou l'ignorance.