vendredi 28 mai 2010

Alors c'est ça.


Alors c'est ça, la vie étudiante, celle que tout le monde connaît depuis bien longtemps, sauf nous, étudiants en hypokhâgne (sauf exceptions). Comme le temps passe différemment lorsque, tous dans notre salon, nous discutons de choses et d'autres sans se préoccuper de demain. Parce que demain sera demain, et que ce soir reste ce soir. J'ai rit comme je ne l'avais plus fait depuis longtemps, tout ça pour une histoire de papillon migrateur orange qui s'appelle le monarque. Nous n'étions pas soûls, et peut-être est-ce ça le pire, mais je dirais que c'était le mieux. La folie et la gaieté enfermées enfin libérées ! Pourquoi est-ce l'impression de vivre vraiment ? 

Je me réveille pourtant ce matin l'angoisse au ventre. Parce que je n'ai toujours pas de cadeau pour le baptême et que ça va être la course demain après-midi pour en trouver un. Parce que j'ai un cours à donner cette aprem. Parce que je dois aussi tourner avec Camille. Parce que je suis frustrée de ne pas avoir eu un grand câlin hier soir. Parce que je me rends compte que quelque chose dans mon appareil photo s'est cassé, et j'espère que les photos sont encore là. Parce que j'essaye d'appeler ma mère et qu'elle ne répond pas. Parce que la prof de littérature va probablement rendre ce fichu concours blanc où je sais que je me suis plantée, et que le prof de géo l'a peut-être rendu ce matin, dans le cours auquel je n'ai pas assisté.

Ne pouvant pas parler à quelqu'un, il fallait que je m'épanche. Cet article est profondément insipide. Il s'agissait juste d'exorciser l'angoisse.

mercredi 26 mai 2010

Without a reasonable doubt !

Les doutes s'en vont comme ils sont venus, sans que je comprenne vraiment pourquoi. Je peux maintenant retrouver Loic. Chercher à nouveau la flamme qui s'était ravivée et a faillit s'éteindre. Je n'écrirais pas plus, sinon je sens qu'ILS vont revenir, ces insignifiants cafards qui rôdaient dans ma tête et que je hais pour le mal qu'ils me font et pour celui qu'ils font à Loic. Il sera là pour m'aider, c'est lui qui soutiendra mon amour défaillant, en silence, sans mot dire, juste en vivant en tant qu'être aimant, un roc sur lequel je pourrais m'accrocher, je le sais. C'est Loic qui fera que je ne puisse pas ne plus l'aimer, qui rendra cela impossible.

Je t'aime, je t'aime ne l'oublie pas, je t'aime.

dimanche 23 mai 2010

Un sang d'aquarelle, Françoise Sagan

"Il n'avait qu'une envie : revoir Wanda. Il n'avait qu'une peur : qu'elle ne le voulût pas... ; et tout à coup, la pensée que cette femme, son corps, sa bouche, ses mains, sa voix, sa façon de bouger, sa façon de dormir comme de danser avec lui...et son rire, la pensée que tout cela pût ne plus lui appartenir, qu'il avait peut-être, par sa faute à lui - Constantin - perdu cette femme (élément aussi essentiel pour lui que l'eau et l'air), le fit se lever, se plier en deux sous une souffrance devenue physique et s'accrocher des deux mains aux filets de gauche et de droite, tremblant comme un hystérique. Ah oui, il était fou : il était fou d'elle !"






Cette douleur, combien de fois me la suis-je imaginée. Combien de fois m'a-t-elle fait pleurer rien que par son évocation, sa possibilité probablement possible. Je me rends compte, au jour d'aujourd'hui, que j'ai toujours évalué mon amour pour lui, la présence en moi de cette amour pour lui, à l'aune de la présence de cette souffrance possible. Si je ne pouvais plus la ressentir, me disais-je, c'est que je ne l'aime plus. Aujourd'hui, alors que je m'apaise chaque jour, je n'arrive plus à invoquer le coup fantôme ; je sais, je sens que je serais dévastée. Mais la pensée que je pourrais refaire ma vie, celle qu'avant je trouvais tout à fait inconcevable, fait jour. Alors je doute. Je doute parce que j'ai changé le système métrique, je suis passée du kilomètre au miles, et le basculement d'échelle se fait avec difficulté. Pourtant je l'aime. Je n'ai jamais aimé quelqu'un aussi sincèrement. La pensée que tout pourrait être terminé, notre histoire, la nôtre à nous, un livre de plus de mille pages - une pour chaque jour - brûlé et jeté au vent, me désespère. Et mon âme pleure. J'ai besoin que tout soit revivifié, polir le verre pour retrouver le miroir éclatant, celui où nous pourrons à nouveau nous voir tous les deux clairement à l'intérieur. Je suis en chemin. Il me faut lui faire confiance. Il me faut enfin l'accepter à nouveau et cesser de vouloir le changer, se dire que cela serait mieux avec un autre. J'ai commencé à l'aimer, un jour, pour une raison plus qu'obscure. Je ne dois pas chercher à l'aimer pour des raisons claires.

Je ne me suis jamais sentie aussi près du gouffre.
Il me retient sans même s'en rendre compte lorsqu'il me demande "Tu peux te coucher sur mon dos ? Ca me fait du bien quand tu es là". Je parlais de raison obscure. Il n'y a rien à comprendre, ce n'est pas le sens figuré qui m'a touché, simplement cette phrase nue où pourtant perçait tout l'amour qu'il a pour moi. Je fus Sainte Thérèse transpercée des flèches de l'Ange. Et maintenant, devant cette écran qui me renvoie mes mots, je voudrais écraser les doutes, ces cafards, cette peste noire, cette vermine, les écraser sous le poids de cet amour. J'y arriverai. Je les tuerai tous et je boirai leur sang bleu, leur sang d'aquarelle pour m'immuniser à jamais. Car si je sors de là, de ce piège où je commence à sortir la tête, alors rien ne pourras plus jamais atteindre l'amour que je lui porte. Et je sortirai de cette épreuve la victoire en moi - Victoire, mon prénom d'adoption, je me dois de le porter aux nues. Je l'aimerai encore. Je veux l'aimer encore, je VEUX l'aimer encore, JE VEUX L'AIMER ENCORE. "Dis-moi que l'amour ne s'arrête pas", DIS-LE MOI, DITES-LE MOI. Je le veux. Lui et rien d'autre.

mercredi 19 mai 2010

Gentlemen, I love you.

M. Printemps et Mme. Soleil aux Cafés des Anges se tiennent par la main, la confiance d'un frère et d'une soeur, la tendresse d'un couple que nous ne sommes pas et ne serons jamais, parce que notre amour, celui-là, est vraiment celui que le printemps et le soleil se porte. N'importe qui nous aurait trouvé enlacés, les yeux rivés sur les musiciens que l'on voyait à peine, se serait dit, en toute honnêteté, que nous étions ensemble. Les baisers papillonnent sur nos joues, nous faisons l'effet d'un couple chaste. C'est tellement peu vrai, s'ils savaient. M. Printemps et Mme. Soleil ne s'aiment pas de l'amour des amants et des amoureux, non, ce n'est pas ça, c'est à mille lieues. M. Printemps et Mme. Soleil ne savent pas dire de quel amour ils s'aiment : c'est l'importance que quelqu'un peut prendre dans votre vie, le besoin que vous avez de cette personne et pourtant vous n'envisagez pas, vous n'envisagez jamais qu'en imaginant dans un sourire ce que votre coeur n'éprouve pas, de faire votre vie avec cette personne, d'avoir des enfants avec cette personne, d'être un couple qui durera toute votre existence. Non. Mme. Soleil, celui qu'elle aime de cette manière-là, c'est M. Lune : leur amour est celui du premier amour, de la jeunesse qui choisit de se jeter dans cette brèche du coeur et de ne plus en sortir, pour toujours. Il y a eu des moments de doutes, des moments de larmes, des moments de souffrance. L'amour à ses lots lui aussi. Mais Mme. Soleil sait, au fond d'elle-même, au-delà de ces doutes futiles qui pourtant lui tenaillent le coeur, que "He's the one". Aussi différents que la vraie lune et le vrai soleil, et pourtant, et pourtant, ils s'aiment et n'envisagent pas leur existence sans l'autre. Souvent ils ne se comprennent pas, parce qu'ils ne réagissent pas de la même façon : c'est cela qui fait douter Mme. Soleil. 

Mais Noémie sait que Loic sera toujours là pour elle. Elle sait qu'il la fait tellement rire, que ses bras sont si tranquilles, son corps mince presque maigre si beau malgré tout, que même s'il ne dit pas, parce qu'il ne sait pas dire et exprimer, il le ressent dans sa chair et dans son coeur, et cela, Noémie ne devrait jamais l'oublier.
Noémie sait que Frédéric aussi sera toujours là. Hier soir dans les pleurs il lui dit. Hier soir il dit "Noémie, ma petite soeur chérie" et je souris. 

Les deux hommes de ma vie, M. Printemps, surnommé ainsi à cause d'un rêve que j'ai fait quand il est venu dormir chez moi, et M. Lune, parce qu'il est par bien des points mon contraire, mais aussi parce qu'il m'est indissolublement lié. Messieurs, je vous aime.

lundi 17 mai 2010

Pardonne-moi, toi qui ne lis pas ces mots, pardonne-moi de mes doutes, de mes erreurs, de mes colères, de mes pleurs, pardonne-moi parce que je t'aime.



"Est qu'elle pourrait vraiment me changer en artichaut ?
-Si elle le voulait, oui.
-Tu me fais peur. Et tu pourrais faire quelque chose ?
-Non. Excepté devenir moi-même un artichaut."
MA SORCIERE BIEN-AIMEE

samedi 15 mai 2010




Quelqu'un se dévoue-t-il pour me prendre en photo nue avec mon piano ?


L.I.S.E.


Je m'éreinte sur Lise ; ou plutôt Lise m'éreinte. Cette fillette de six ans me tient tête. J'essaye tour à tour tous mes masques, la patiente et gentille Colombine, le rusé Arlequin comme le méchant Pantalone, rien n'y fait et chacun se fendille peu à peu sous l'insolence de cette gamine. Cours de lecture. Pour la première fois de ma vie, ce mot, lecture, rime avec torture, et cours avec au secours. Elle qui semble trouver si difficilement le souffle pour lire dans sa poitrine, c'est celui de l'inspiration qui lui manque : je m'échine à tenter de le chercher, je trouve parfois un fil, je tire dessus mais il me reste dans les mains ; et tout est refaire. Elle pleure et pique une colère en me voyant arriver, c'est toutes les fibres de son être qui refuse et rejette ma présence. L'impuissance. Presque quarante minutes pour lui faire lire cinq lignes écrites de ma main, lettres rondes et énormes, phrases excessivement simplistes : mais dans sujet-verbe-complément, tout lui semble encore de trop. "J'arrive pas à lire" me crie-t-elle. Nous tombons des nues, mon écriture d'écolière studieuse et moi : personne ne m'avait jamais dit que ce que j'écrivais était illisible. Un bug se glisse dans les circuits et je ne trouve rien à répondre quand elle ajoute que mon E est un L, insiste, insiste, insiste, ce E est un L. Cette petit est un OFTA, un Objet Formatif Totalement Atypique (copyright monsieur R). J'y pensais, cela me laisse désemparée. Cette heure du vendredi après-midi prend des airs de lutte, struggle for life. 

vendredi 14 mai 2010

"On se rappelle juste pour oublier"


Blonde ou brune ?
Frange ou pas frange ?
(Yeux verts ou yeux bleus ?)

Donnez-moi votre avis =).

jeudi 13 mai 2010

"J'irai au bout de mes rêves..."


-danser en pleine nuit sur la parvis de la cathédrale
-me fiancer, pleurer de joie
-aller au carnaval de Venise
-faire un road-trip d'un mois dans les pays de l'Est
-avoir une glycine sur ma future maison
-travailler dans un domaine qui soit vraiment celui de l'histoire des religions
-avoir quatre enfants
-me marier dans une superbe robe ouverte de la nuque aux reins
-être au moins première dan d'aïkido
-écrire un roman et le publier
-rendre Loic heureux, qu'il ne regrette jamais de m'avoir choisie
-avoir les cheveux longs jusqu'aux fesses
-savoir cuisiner
-danser comme Amandine

dimanche 9 mai 2010


J'ai.
Envie.
De.
Vomir.

mardi 4 mai 2010



That's my weapon and my shield.
A cold and thick silence.

Après avoir craché le poison les veines se relâchent.


dimanche 2 mai 2010

"Knock Knock ! -Who's there ? -..."



Laissez-moi un petit mot anonyme, j'aimerai voir si je peux vous reconnaître derrière votre écriture...


Addendum : j'ai trouvé pour le premier commentaire. Je ne trouve pas pour le deuxième et le troisième. Mes chers anonymes, aurais-je le droit à un indice ? Je reconnais mon inaptitude =).


Addendum II : ma dernière anonyme se nomme J, du moins je crois =). Quant à la deuxième (je dis là, parce que je crois que c'est une fille), se nommerait-elle L ? ;)


Addendum III : ne trouverais-je donc jamais le nom de mon seul anonyme qui est encore anonyme ? Cela serait fâcheux. Dis-moi alors, sans-nom-encore, pour voir si cette fois-ci je vise juste, aimes-tu les concerts ? Je crois que oui. Dis-moi où et comment.


Addendum IV : le compte est bon =).


samedi 1 mai 2010

Le Roi et l'Oiseau

"L'âne, le roi et moi
Nous serons morts demain
L'âne de faim,
Le roi d'ennui,
Et moi, d'amour"

Jeudi soir dans la brume de chaleur de la ville, marcher le long des quais avec juste l'envie d'ôter ses chaussures de d'aller pieds nus, fouler les pavés et se demander si quand je repasserai ils reconnaîtront mes pieds parmi tous ceux qu'ils voient défiler chaque jour au-dessus de leur tête. C'est le temps des glycines, les raisins de fleurs s'entrelacent sur les façades de ces belles maisons qui longent le fleuve ; plus tard je lui dis "As-tu déjà manger du sucre à la violette ?", il répond que non, et je lui dis que c'est délicieux, que j'ai parlé de ça parce que les glycines ressemblaient à du sucre à la violette que l'on aurait saupoudré sur des branches, il ne sait pas quoi répondre à cela, alors il se tait et sourit en coin. Un homme à vélo me dépasse, à la main un bouquet de lilas, blanc et mauve : tout le long de mon chemin le parfum m'accompagne. Place Gutenberg, un homme joue du violon, et la plainte cristalline semble creuser un vide entre lui et le monde ; j'imagine mon air bête, à écouter de toute mon âme, les yeux tournés vers le ciel et l'oreille tendue, complètement absente, une somnambule mélomane.

Que Strasbourg était belle ce soir-là. 
Montre-moi encore, s'il te plaît, remplis mes yeux et ris de mon air d'enfant qui pour la première fois voit un éléphant en me prenant la main. 
Je veux danser à minuit devant la cathédrale, avec vous tous, ceux que j'aime, je pleurerai je sais tellement tout ça me paraîtra trop extraordinaire. Promettez-moi qu'au prochain beau jour nous irons.