dimanche 25 juillet 2010

Ne peut-il donc pas comprendre. 
Je suis quelqu'un de lent, je déteste me presser, depuis que je suis petite je suis lente : lente pour boire mon biberon, lente pour écrire, lente pour manger, lente pour m'endormir, lente pour jouir. Lente à tirer un trait. A tourner la page. Je voudrais simplement ne plus lui parler pendant le temps qu'il faudra à mon coeur pour recoller ses petits morceaux qui traînent encore ça et là, ceux que l'on met du temps à retrouver parce qu'ils sont passés sous les meubles. Quelques semaines, quelques mois, quelques années, je n'en sais rien mais j'ai besoin de faire le deuil de cette relation. Parce qu'il faudra bien qu'un jour j'arrête de pleurer en y pensant. 

Laisse-moi tranquille. Ne me pose plus de questions. Je ne supporte plus. Laisse-moi vivre l'aurore qui s'est annoncée depuis quelques temps déjà, la vivre sans penser au jour qui viendra. Je ne veux plus être sérieuse, je ne veux plus être grave, je ne veux plus river ma relation au sol sous prétexte que c'est plus sécurisant, je ne veux plus penser bague, appartement commun, mariage, bébé, mais juste aux prochains moments que j'aurais avec lui, pouvoir me dire, à chaque fois qu'il part, que même s'il ne revenait pas, je pourrais dire "Merci d'avoir enchanté ma vie". Ne pas pleurer ? Il ne faut pas trop me demander. Mais partir plus sereinement, avec seulement des souvenirs de bonheur. C'est ce qu'il m'offre, et j'accepte.

Bien sûr que je dois me faire violence. J'ai toujours été idéaliste, trop. Je vais trop vite et je gâche, je suis déçue. Je ne veux plus reproduire les mêmes conneries, je sais qu'il est là pour me modérer, pour me rappeler : "Si ça se trouve demain j'meurs en m'étouffant avec un haricot, alors tu ferais mieux de profiter de moi tant qu'il est encore tant. On sait pas ce qui peut se passer, on peut jamais savoir. Pour l'instant, arrête de penser à ce genre de truc que j'aime pas quand t'y penses, et fais-moi un câlin". Voilà le genre de chose qu'il pourrait me dire. Et puis il me ferait sourire en disant une blague nulle, et pour lui ce serait une toute petite victoire. Je suis un sale caractère qui a besoin que parfois on tire sur la laisse.

Tu n'as pas besoin de me parler.
Je m'avance peut-être en disant que ça sera difficile, mais si tu me lis, s'il te plaît, fais cet effort.
Sinon je le ferai pour deux.

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