jeudi 8 avril 2010

Blossom

Comme c'est terrible d'aimer.
Comme c'est terrible de croire, d'avoir la foi.
Comme c'est terrible d'être heureux.
La certitude, une tulipe blanche qui s'épanche dans les coeurs, le long de la colonne vertébrale.

Je ne sais quoi lui dire, à mon amie, parce que je le comprends tellement bien ; je veux la rassurer, je sais que mes paroles ne la rendent que plus triste. Alors je me tais. Elle me dit "Mais je sais que tu seras là" et je réponds "Oui, je serai là, toujours". Mais je regrette de ne pouvoir faire quelque chose qu'après. L'impuissance devant le malheur et la détresse de ceux que nous aimons. Je voudrais pouvoir le porter à leur place, une fleur blanche qui deviendrait noire, s'imprégnant, purifiant les coeurs troublés de nuages. J'aimerais, j'aimerais. Je ne peux qu'offrir la minceur de mon corps pour supporter le corps, l'âme et la tête blessés, si vidant de leurs larmes, jusqu'à ce que le plaie fasse moins mal. 

Je me souviens comme elle fut là pour moi, ce soir où je pleurais dans ces bras des sanglots retenus depuis le point du jour. Elle me calma. Elle me calma tout à fait. Pour la première fois depuis très longtemps, je laissais quelqu'un toucher mes poignets, et même y dessiner. Arabesques et fleurs, toute sa personne dans cette esquisse. Ce petit corps trouvera sa place contre le mien, et à mon tour je calmerai sa détresse, pour quelques heures, pour quelques jours, si cela doit arriver. Je ne l'espère pas car je sens déjà sa peine alors même qu'elle est loin. Je voudrais, sur son visage, toujours ce sourire qui a du mal à se maîtriser, cette vie qu'il dégage.

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