lundi 26 octobre 2015

Je t'écris ici tout ce que j'aimerais pouvoir te dire ; j'aimerais pouvoir t'écrire, simplement, comme le font des millions de gens chaque jour, ou t'appeler, mais je ne peux pas.

Pourquoi la laisses-tu faire ? De quel droit t'impose-t-elle cette vie et cette souffrance ? Si tu la laisses continuer, tu vas te perdre, tu vas te détruire. Cet été, j'étais tellement heureuse de te voir aller mieux, enfin : tu avais un boulot, nous avions repris ton site, tu t'intéressais aux aquariums, tu chantonnais (oui, toi, tu chantonnais !). Quelle différence avec le garçon que j'ai connu d'abord, à qui il fallait arracher une conversation, toujours sombre sous sa capuche noire. 

Et aujourd'hui, la seule chose que je peux dire sur ta vie avec certitude, c'est que tu es malheureux. C'est triste à dire. 

Je crois que plus tu veux te rapprocher d'elle, plus elle te repousse ; mais si tu te tournes vers moi pour trouver du réconfort, elle ta rappelle à elle. Ce n'est pas de l'amour : c'est de l'égoïsme. Elle t'impose ses règles sans les suivre elle-même. Je sais qu'elle est malade, mais ce n'est pas une excuse pour tout, ce n'est pas une excuse pour se comporter comme une bactérie mangeuse de chair. Elle utilise sa vulnérabilité contre toi, pour te culpabiliser et continuer à te traiter comme elle le fait.

Je ne voulais pas prendre parti ; je ne voulais pas te donner de conseils. Après tout, ce n'est pas mon couple, je n'ai rien à voir dans cette histoire. Mais elle m'a impliquée là-dedans, elle toute seule ; ne vois-tu pas que ce n'est juste qu'un autre prétexte pour te faire du mal ? Pour t'en faire baver ? Pour te faire des reproches infondés ? Et je ne comprends pas que tu puisses l'écouter ne serait-ce qu'une seconde.

Tu es obligé de surveiller à qui tu parles, à qui tu écris alors qu'elle fait tout ce qu'elle veut sans rendre de compte : trouves-tu ça normal ? Pas moi. Je ne peux même pas t'écrire sans être certaine qu'elle ne va pas lire mes messages ; je ne peux pas te rassurer, te donner de conseil, ou quoi que ce soit sans qu'elle le lise et PONDE UNE PENDULE (j'adore cette expression ; rien qu'imaginer la personne en question en train d'expulser une horloge de son anus me met en joie) à tous les coups. Elle est toxique pour toi. Elle ne te mérite pas. Qu'importe qu'elle ait vécu des choses difficiles, qu'importe qu'elle soit malade, rien ne justifie son comportement. Mon père a souffert d'un cancer pendant trois longues années, avec des souffrances quotidiennes, des séances de chimiothérapie éreintantes, des opérations lourdes qui le laissaient plein de tuyaux et de sondes, inconscient en réanimation ; pourtant, il n'est pas devenu un parfait connard parce que la vie lui a fait une crasse. 

Je n'ai rien dit de tout ça pour l'instant ; je ne voulais pas t'influencer. Tu as l'air de mettre dans d'espoir dans cette relation. Je voudrais juste que tu sois heureux, et si tu penses pouvoir l'être avec cette fille, je te soutiendrai. Mais je crois devoir être honnête avec toi : moi, de l'espoir, je n'en ai pas pour cette relation. Plus elle va continuer, plus ça va te bouffer ; elle n'a pas l'air d'être très disposée à faire le moindre effort. Je me disais que je ne la connaissais pas, que je ne pouvais pas la juger ; je ne voulais pas non plus jouer un rôle quelconque dans une potentielle rupture. J'ai même défendu ce poison. Beurk. Mais tout ce que je vois et je sais de votre couple, c'est toi malheureux. Angoissé. Dépassé. Au bout du rouleau. J'ai peur pour toi. J'ai peur que tu te remettes à boire. Que tu fasses une bêtise un jour. Je me ronge les sangs. 



Pour finir, je vais enfreindre ma règle personnelle de ne plus utiliser d'insulte à caractère sexiste : cette nana est une salope. Une pute. Une grosse pute. Une manipulatrice qui t'utilise : elle t'en donne juste assez pour que tu restes ("Ca c'est notre truc à nous" --> BAM, j'y emmène mon ex maintenant ou "Un mec me propose des tas de trucs cool pour sortir avec lui mais je reste avec toi" --> sous-entendu : tu sais, je te fais une fleur en restant avec toi, je pourrais avoir de multiples avantages en partant), et dès qu'elle voit que ça ne te suffit plus, elle sort la grosse artillerie, id est, elle déclenche une bonne grosse dispute de merde pour te faire te sentir coupable et avoir le dernier mot. Si tu la laisses faire, elle gagnera toujours. Si tu la laisses faire, tu vas devenir un petit chien malheureux qui ne vivra que pour les rares moments où elle t'accordera une caresse. Certaines personnes sont comme des virus, ou des bacilles de peste : elles te contaminent jusqu'à l'os. C'est ce qui est en train de se passer. J'aimerais juste que tu t'en rendes compte. Mieux, j'aimerais qu'elle puisse avoir une épiphanie et se rendre compte qu'elle te fait égoïstement souffrir et qu'elle parte d'elle même.

Tu ne liras jamais ça. Du moins je pense. Je ne te dirai jamais que ce billet existe. Toutes ces choses, si je te les disais maintenant, auraient un effet qui pourrait se révéler catastrophique. Déjà qu'elle me traite de fouteuse de merde en plein milieu d'une conversation privée, je n'ai pas envie qu'elle m'envoie son malabar d'ex pour me casser la gueule. Je me contenterai donc de la maudire de toute mon âme.










En magie noire, la Triple Loi est la règle : quand une sorcière lance un sort de magie noire, elle doit s'attendre à ses effets lui retombent dessus trois fois. Il faut donc bien saisir les conséquences. Je les saisis très bien : ce samedi, soir de pleine lune, une poupée de chiffon du nom de P. va se faire enterrer sous un noisetier. Rien à foute des conséquences. STILL WORTH IT. 

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