Mourir coulés dans un bloc de béton, même avec l'amour de sa vie, ça reste horrible. Non, je ne trouve pas ça beau, je trouve ça bête. Pourquoi ? Parce que c'est être trop lâche pour tenter de faire vivre son amour éternellement. Un amour, ça grandit pas tout seul, ça se maintient pas tout seul. C'est un pétale de rose que l'on cache dans la poche intérieure de sa veste, celle au-dessus du coeur, et dans lequel on met toute son âme, chaque jour.
Oui j'aimerais un amour comme celui de Julien et de Sophie. Mais pas comme ça.
Non je n'ai pas envie d'un amour qui s'affaisse un peu plus chaque jour, je ferai tout pour qu'il soit toujours vivant, même si je dois m'écorcher vive.
Oui je pleure parce que je crois savoir que cet amour ce n'est pas Frédéric, et cela me désole. Mais qu'est-ce que vous voulez, c'est comme ça, je n'en serai pas malheureuse toute ma vie. Je dis "Je crois savoir" parce que parfois la vie nous joue des tours étranges, parce que la vie c'est la foire et que l'on ne sait jamais ce qui va nous tomber dessus. Cet espoir est là, je ne peux pas me l'ôter du coeur, c'est comme ça, c'est ma nature de rêveuse et d'optimiste refoulée. Cet espoir, personne ne peut me le reprocher, parce qu'il est humain. Ca me fera pas moins de mal d'être désabusée, parce que, que j'y croie ou pas, j'suis amoureuse, et l'amoureuse que j'suis n'en n'a rien à branler des plans sur la comète et autres prédictions, qu'elles soient de voyante où d'économiste, parce que, toute vraisemblable qu'elle soit -et elle l'est-, je pensais que l'homme de ma vie était ce garçon qui m'a fait tellement de mal, parce que je pensais que ma vocation était d'être professeur de français, parce qu'en début de l'année dernière je pensais que Clémence de m'appréciais pas du tout et que Juliane ne serait jamais une vraie amie. Tout ça, toutes ces choses que je pensais si sûre, tout a été renversé. 2010 fut ma vie par-dessus bord.
Je suis tiraillée entre être amoureuse d'un "Je ne sais pas" et abandonner pour tenter de trouver un grand A. Mais tous les deux nous faisons le même calcul : pour l'instant, c'est du bonheur. Et quand le désarroi pèsera plus que lui dans la balance, alors il sera temps d'arrêter là, avant que le désarroi justement ne pèse encore plus lourd et ne devienne du malheur. Ce sera dur de ne plus t'écrire chaque jour : dis-moi, je le pourrais encore ? Je ne voudrais plus qu'on se voit, pendant quelques temps, parce que je devrai faire mon deuil de toi. Mais j'ai pas envie de te perdre, parce qu'avant d'être mon amoureux, tu es mon frère, mon meilleur ami, et de perdre ça, ça fait mal. Je sais que tu penses aussi ça, tu me l'as déjà dit. Alors quand nous aurons cautérisé la plaie, nous recommencerons à nous dire "Je t'aime grand frère" et "Je t'aime petite soeur", comme nous nous le disions au début, parce que cette grand affection, je ne veux pas qu'elle s'éteigne, et je suis d'accord quand tu dis qu'il faudra arrêter avant que cela devienne trop lourd.
Sûrement cette histoire amoureuse restera la plus atypique de notre vie. Et j'espère que comme moi tu t'en souviendras en riant. A ce stade je ne pleure plus, je me suis raisonnée (oui, maintenant je sais faire ça) : il n'y a pas de raison de pleurer, de se lamenter, de se lacérer la tête en se disant qu'on jour ça va finir et que ça va être difficile, c'est rendre amers les moments qu'il nous reste, alors qu'ils ont tout pour être parfaits. Et puis le petit espoir est là, comme le dernier Rafaello dans la boîte. On verra.
On dit que si deux personnes sont vraiment faites pour être ensemble, elle se retrouveront. C'est ce qui est arrivé à Julien et Sophie. Peut-être que cela nous arrivera. Sinon, ce sera sans regrets, et avec beaucoup de souvenirs heureux.
1 commentaire:
Noémie, je suis mal placée pour dire ça, mais laisse toi vivre, ne te pose pas tant de questions. C'est difficile je crois, c'est une caractéristique de la famille de trop penser. Enfin au moins pour nous deux. Courage courage :)
(mon commentaire n'a ni queue ni tête ^^).
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