jeudi 17 juin 2010

Manifeste d'une jeune fille rangée

J'avais raison d'avoir peur de cette année d'hypokhâgne : sentant les changements, un an en avance, faisant crise d'angoisse sur crise d'angoisse tout l'été, je freinais des quatre fers pour éviter l'obstacle. Autant essayer de slalomer entre les gouttes de pluie durant une averse de mars. Je tirais les runes il y a quelques mois : elles me disaient beaucoup de bien, mais au final m'annonçait une catastrophe. Elle a eu lieu, j'ai détruit tous mes anciens rêves & idéaux, petits à petits, je les ai grignotés sans m'en rendre compte. J'ai changé, tout bêtement. Ca a été douloureux : arracher de son coeur les étoiles, même éteintes, ou plutôt SURTOUT éteintes, vous fait souffrir jusque dans vos atomes ; se rendre compte qu'on désire autre chose. Complètement autre chose. Je fais une liste, un manifeste, je manifeste, je me crie à moi-même et aux autres, comme un nouveau départ.

-Je veux une relation où je ne me pose plus cent mille milliards (de poème ? Non : ) de questions, où je profite de l'instant présent, de celui qui est avec moi, sans arrière-pensées
-Je ne veux plus me projeter trop vite, ne pas me dire au bout d'un mois, même amoureuse, qu'il sera le père  de mes enfants, avoir juste une relation saine même si elle ne dure que deux semaines
-Je veux m'assumer enfin, ne plus cacher mon corps, ne plus cacher que j'aime faire l'amour, que j'ai des désirs et des fantasmes qui méritent d'être satisfaits
-Ne plus avoir peur de dire, de demander, de questionner, libérer enfin la parole
-Se dire que si je ne suis pas amoureuse, ce n'est pas grave, ça viendra peut-être, ou ça ne viendra pas, j'ai 19 ans et j'ai le temps
-Trouver quelqu'un qui saura me taper sur les doigts, me dire quand je déconne, quelqu'un avec qui je pourrais avoir une bonne fois une vraie dispute qui se règlera d'elle-même quand tout sera dit, DIT ENFIN, et pourquoi pas venir mourir sur l'oreiller
-Ne plus avoir peur pour son avenir, parce qu'on ne peut rien prévoir précisément, faire son possible pour réussir, vouloir réussir, et pourquoi pas, y arriver vraiment


Tout ce que j'ai toujours voulu faire et être sans jamais oser. Il fallait que cela me fasse du mal. Il fallait que je souffre. Il fallait que je pleure. Le plus difficile, c'est quand la dent perce : it's hurts. Mais ça fini par passer, et alors on croque avec plaisir.

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