dimanche 4 septembre 2011

Le syndrome de la gorge étroite ou "La cigarette que l'on écrase avant terme"

Ne gardons qu'elle, ne gardons qu'A. Les cigarettes Vogue tuent moins que le vide laissé par des personnes chères. C'est A. comme dans "Avec toi", et je sais que tu rajoutes, dans tes yeux, "Toujours". Cette impression de tout laisser derrière, malgré soi, est insupportable. Si prometteur soit le lendemain, jamais il n'arrive assez vite. Jamais il n'arrive assez "bien". Pardonne-moi si je ploie sous une masse de souvenirs douloureux et si je pleure seule dans ta baignoire, parce que dans ma tête, les danseurs de fox-trot sont mauvais. La tête dans l'eau, j'essaye de les noyer dans les battements de mes artères dilatées et les vibrations des gouttes de pluie sur le carreau. J'aimerais en finir avec cette angoisse, me dire que "C'est la vie" et attendre cette nouvelle année avec optimisme et impatience ; paradoxalement, la deuxième partie de la proposition est vraie, et je crois que c'est ce qui me tourment, m'empêche de dormir et me fais refaire des cauchemars. J'essaye, sincèrement, de me dire que je vais réussir mes études brillamment, que je vais avoir une vie de couple durable et merveilleuse, que j'adorerais mon métier, que j'aurais toujours des amis qui tiendront à moi et ne me laisseront pas tomber. Sincèrement. Mais le fait est que :
1) Je ne suis pas une fille brillante. Cf. mon relevé de notes de la fac. Si j'avais vraiment été brillante et courageuse, je serais restée en prépa, parce que c'est là que sont les gens brillants.
2) Mon Angoisse rejaillissant sur mon couple, j'en viens à douter. Et c'est au fond de la-dite baignoire mentionnée plus haut que j'eu, dans un haut-le-coeur, la révélation que, plus que probablement, mon amour se transformera en "amitié pleine de tendresse et de compréhension", doux euphémisme pour dire que les sentiments passent et se délavent. Et ce n'est clairement PAS ce que je veux.
3) Vue du nombre d'ex-ami(e)s que je laisse derrière moi, je ne suis plus sûre des amitiés à long terme. Oui, en ce moment je me sens inutile, délaissée, et indigne d'attention. Ah, et coupable aussi. A côté de ce mélange, le cocktail molotov, c'est du lait maternisé.
Je voudrais vomir, mais je n'arrive pas. Pourtant je suis sûre que ça m'aiderait à dormir et à ne plus repasser dans ma tête ces phrases qui me font mal, comme des rasoirs dans mon cerveau : "Tu n'est pas le genre de fille qu'on est fière d'avoir à son bras", "Je trouve ça mieux qu'on se voit moins souvent", "Noémie, franchement, tu dois faire l'effort de changer". Le temps ne passe jamais assez vite.

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