samedi 25 février 2012

Everything is NOTHING, and EMPTINESS is in everything

C'est un homme, âgé déjà, bijoutier, qui boit toujours du Côte-du-Rhône, debout au comptoir, sans s'asseoir jamais. A lui, sans savoir pourquoi, j'avais dit que papa était malade. Et aujourd'hui, c'est à moi qu'il a confié sa détresse, la même que j'ai pu ressentir ces dernières semaines.

"Parfois, je suis au restaurant avec des amis, et certaines choses me rappellent des souvenirs, et je craque, alors on me dit <>, ils ne peuvent pas comprendre"

Moi je comprends. Je vois toutes les larmes qui coulent au dedans de lui quand il m'avoue qu'il y a quelques années, pendant sept mois, il était en dépression profonde, et qu'il ne sortait plus de chez lui, fermait tous les volets, et pleurait toute la journée. Je vois qu'il fuit quand il part dit faussement en revoir au reste des clients. 

Papa était malade.
Mes amies m'ont laissée.
Ma voiture m'a presque lâchée.
Mes nuits étaient sans sommeil, mes journées sans intérêt. 

Qui n'a pas vécu cet état ne peut pas comprendre la différence qu'il y a entre ne plus avoir envie de vivre et avoir envie de mourir ; je n'avais plus envie de vivre. Jamais je n'aurais eu le courage de me tuer ; pourtant j'étais prête faire la planche et à me laisser dériver, à abandonner mon existence, à démissionner.

Je dois d'aller mieux à deux personnes, qui probablement ne se sont même pas rendues compte qu'elles m'ont empêchée de tomber en fond du trou : Thibaut, mon amour, qui dédramatise mes cercles vicieux et me sort de ma logique destructrice, et Janis, une vraie compagne de cœur, avec qui je me suis trouvée plus de point commun qu'avec mes anciennes *amies*. 

Je ne sais pas si mes rêves me paraissent proches ou terriblement lointains. Je reprends pied. J'efface, sur Facebook (risible mais néanmoins prenant), presque toutes vos traces, autant que je peux, parce que je n'ai pas tourné la page. Mon corps subit encore une fois ma tête, et je me vois hideuse dans le miroir. Mes parents sont loin, métaphoriquement, et je ne me sens plus tout à fait chez moi quand je retourne là-bas. Personne ne m'avait dit que grandir était si douloureux.

1 commentaire:

J. a dit…

Je continue à lire tes mots, Noémie. Et je me fâche de lire ceux-là. Mes amies m'ont laissé, c'est vraiment ce que tu penses ? J'avais cru comprendre moi que tu avais trouvé des gens tellement bien, qui t'acceptait telle que tu étais devenue sans te juger ou que sais-je...
Je n'ai pas envie de retourner le couteau dans la plaie mais je me sens blessée. Que tu puisses croire qu'on t'a abandonné juste comme cela. Pour rien.Parce qu'on était lassée de toi ou que sais-je. Parce que j'ai oublié que nous devions nous voir ce fameux mardi. Tu as cru que c'était un signe de mon désinteret pour moi et de l'absence d'importance que tu avais à mes yeux... Mais quoi ? Comment peux-tu seulement te permettre de faire ce genre de conclusions hâtives ? J'ai l'impression de m'expliquer pour rien parce que tu vas te fâcher, montrer cela à Thibaut parce que j'ai l'audace de t'écrire. L'audace de dire après si longtemps que ce n'était pas volontaire, que j'avais d'autres choses en tête et des milliards de choses à faire, que je n'arrive à voir personne si ce n'est pas à une date dite et redite des milliards de fois pour que je n'oublie pas. Mon point de vue n'a pas changé pour autant.. je me rappelle m'être excusée alors que je n'avais pas à le faire, juste pour garder saine et sauve cette fameuse amitié qui semble lointaine et regrettée. Tu sais, il a fallu qu'on me dise que tu n'étais plus mon amie sur Face de bouc pour que j'en prenne conscience, pas parce que je m'en fiche mais parce que Face de bouc ne veut rien dire. Je suis juste dégoutée de dire encore des choses qui devraient être dites déja ou comprises.

Je n'allais pas changer, Noemie, je n'allais pas mettre ma langue dans ma poche parce que tu n'aimes pas qu'on te dise les choses qui te dérangent. Tu as écrit et tu as tirée la conclusion que les choses devaient se terminer. Pourquoi écrire que nous t'avons laissé alors ? Parce que pour ma part je n'ai fait que respecter ton choix. Cette amitié, j'aurais continué de tenter de la sauver, pas comme tu le souhaiterais mais avec les moyens du bord..

Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai écrit. Certainement parce que je n'ai pas pu me résoudre à essuyer l'injustice de tes mots.